La mort d'Abou Zeid pour sauver la guerre de l'impasse?

Capture d'écran d'une vidéo dans laquelle Abou Zeid apparaît le visage découvert. Et avec le Mali, au juste, où en est-on? Force est d'admettre qu'on l'a déjà un peu oubliée, cette "histoire immédiate" qui nous a tant passionnés... l'espace de quelques jours. Le balancier de l'actualité, ce métronome impatient qui bat comme un coeur versatile, nous a vite entraînés ailleurs. Après l'héroïsme exotique des aventures africaines, émaillées des épisodes de la Libération de Tombouctou et du sauvetage de ses manuscrits, l'autre guerre nous a rattrapés, plus terre à terre celle-ci.
L'autre guerre? Mais celle qui se déroule sans relâche sous nos fenêtres, bien sûr. Avec le chômage envahisseur, la croissance bombardée et l'optimisme prisonnier. Celle dont on ne sait pas s'il y aura des rescapés. Celle qui nous détourne de "l'opération Serval" qui, pourtant, se poursuit, là-bas, aux portes désert.

D'ailleurs, tiens, voilà qu'on apprend la (probable - soyons prudents) mort d'Abdelhamid Abou Zeid. Son nom n'est pas très connu mais il est l'un des chefs, et pas des moindres, d'Al-Qaida au Maghreb (AQMI), à qui l'on doit notamment de nombreuses prises d'otages occidentaux. Abou Zeid aurait été victime d'une frappe aérienne française, avec une quarantaine de ses hommes.
Nous voilà rassurés, si l'on ose dire. Le spectre du bourbier malien est repoussé. La guerre n'est donc pas encore tout à fait dans l'impasse. Et si ça se trouve, on va bientôt s'y réintéresser pour de bon. D.P.