Le nouveau livre de l'ami François a comme d'habitude un titre "cornièrien" : Quelque chose de ce qui se passe. Un recueil d'instants, de vibrations familières, de "trésors cachés", de "joies invisibles" et de "petites choses de la mort". De compagnonnages, déterminants ou plus furtifs, avec Georges Mounin et Bashung, Alice Rivaz et Erroll Garner, François Truffaut et le cher Luc Bérimont. Tant d'autres. D'affinités électives aussi comme, aux pages 66 et 67, ce texte qui s'intitule "Une écriture de papier" mais qui aurait pu tout aussi bien s'appeler "Le lien", à l'instar du poème qu'on lit un peu plus en avant. Ou de cet autre encore au doux murmure intimiste : "Ça reste entre nous".
N'en doutez pas, au bout de la jetée, sous la tonnelle du jardin, sur une table au soleil juste après avoir nagé, au sommet de la falaise ou tout simplement au creux des jours poreux, François de Cornière, son "petit sac d'émotions mal fermé" sur son dos, n'est là que pour vous et moi, que pour nous qui avons tous en nous quelque chose de cette vie. Avec la "petite vrille de bonheur [qui] s'enfonce" parfois dans l'existence .Dans "l'imperfection parfaite / de la beauté". Dans le pérenne éphémère du poème. D.P.
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Quelque chose de ce qui se passe de François de Cornière, Le Castor Astral, 168 p., 14 €.