Cette loi-là, il faudrait l'appeler la "loi Maurice". Maurice? Mais oui, du nom de ce coq qui, à l'été 2019 sur l'île d'Oléron, vous vous en souvenez peut-être, sema la zizanie entre autochtones et nouveaux résidents. Pensez donc, en bon gallinacé gaulois qui se respecte, Mômo, droit sur ses ergots, chantait dès potron-minet, à l'heure où d'autres, sans doute pas couchés avec les poules, entendaient (!) dormir du sommeil du juste (arrivé). Des magistrats, de basse cour, durent s'en mêler. C'est tout juste si l'on n'appela pas les "poulets".
Et voilà qu'avec le pas franchi, jeudi dernier, par les sénateurs après les députés, on peut dire que cette affaire, qui se solda en faveur du volatile aujourd'hui décédé, n'est pas tombée dans l'oreille de sourds. Le texte, rappelons-le, est destiné à protéger les "sons et odeurs des campagnes françaises" ou, plus généralement, le "patrimoine sensoriel" (sic). Oh!, certes on pourrait s'en réjouir, à l'heure où le tintement des cloches, les meuglements de vaches, le "parfum" de leurs bouses ou les pétarades des tracteurs incommodent les adeptes, de plus en plus nombreux, d'un retour à la Terre attisé de surcroît par les confinements...
Mais, quand on y pense, c'est tout de même à se demander si on n'est pas un peu tombés sur la tête, non? Il y a en effet probablement rôle plus urgent pour le Droit que de protéger le crottin. À ce train-là, mes amis, on n'est pas sortis de l'étable. Et Éric Dupont-Mômoretti va avoir plus de grain à moudre que le Chantecler de l'île d'Oléron.
D.P.