Imre Kertész (1928-2016)

Pour saluer Imre Kertész, mort à 86 ans, ce jeudi à Budapest, sa ville natale, deux extraits d'un entretien avec Odile Benyahia-Kouider paru dans BiblioObs le 20 novembre 2012 :

"Il est impossible de décrire Auschwitz. C'est une tâche trop immense. En revanche, on peut écrire sur les conséquences éthiques et humaines d'Auschwitz. J'ai compris qu'il fallait décrire cette peur abstraite, comme on la ressent chez Kafka. Dans Être sans destin, j'ai raconté cet état où l'on vous confisque votre vécu et votre identité. Cette absence de destin. Primo Levi, lui, était un humaniste. C'était un homme moralement indigné par Auschwitz. Moi non. Auschwitz a été une école pour moi".

Questionné ensuite sur son choix de vivre alors à Berlin, voilà ce qu'il répond : "Le grand compositeur Béla Bartók a toujours été moqué en Hongrie, et finalement chassé par les fascistes. Sous l'ère stalinienne, on ne devait jouer que ses œuvres non atonales! Les Hongrois ne le reconnaîtront jamais, mais Bartók est plus souvent joué à Berlin qu'à Budapest. J'aime beaucoup Berlin. C'est une ville très libérale et culturelle. Et le charme de Berlin, c'est justement de ne pas chercher à dissimuler le passé".

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Relire, entre autres :

Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas, Actes Sud, 1995.

Être sans destin, Actes Sud, 1998.

Liquidation, Actes Sud, 2004.