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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 23:05

   Normal, lui? Mais non! Que dalle. La réalité du pouvoir l'a rattrapé. Il avait juré, la main sur l'anaphore du "Moi président"  que jamais, oh grand jamais, il ne donnerait une conférence de presse à l'Elysée comme l'autre, là, vous voyez qui on veut dire... Et puis le temps a passé. Ce temps élyséen qui compte non pas double, mais au moins mille, voire dix mille. Et, du coup, donc, François Hollande, s'exprimera ce mardi, en direct du Palais, comme... Eh! oui, disons-le, comme de Gaulle. Et gageons que ça l'arrangerait bien d'avoir un Michel Droit parmi les questionneurs. Sauf que ça n'existe plus. Tant mieux! Le chef de l'Etat aura devant lui les Français. Et c'est très bien comme ça. Une question, Monsieur le Président? Oui, s'il vous plaît, dites, comment ça va la vie, comment ça va nos vies, où serons-nous demain, pouvons-nous faire confiance? Vous président, nous simples gens... D.P.

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 23:42

    Plus fort, soudain, que le duel Obama-Romney de l'autre côté de l'Atlantique, il y a, chez nous, le rapport Gallois. "The" rapport! Eclipsant provisoirement le débat sur le "mariage pour tous", ce document décidément très tendance célèbre l'union de la baisse des charges et de la relance de l'investissement, les noces du budget de la recherche et de la poursuite de l'extraction du gaz de schiste, l'hyménée du dialogue social et des aménagements de l'assurance-vie. Bref, une super star, cet opus... Si ça continue, on va lui donner le Goncourt.
   Ah! il fallait voir, hier soir au "vingt heures"  de France 2, la fierté affichée de la chaîne annonçant un invité qui n'était autre que l'auteur même des vingt-deux propositions. A la fois grave et jovial, docte et décontracté, l'ex-PDG de la SNCF avait, avec son long crâne dénudé, quelque chose du Raymond Aron de l'époque où certains pensaient qu'il valait mieux avoir tort avec Sartre que raison avec le philosophe de Démocratie et totalitarisme.
   Ce qu'il y a d'extraordinaire dans tout cela, c'est moins le contenu des mesures, sans véritable surprise il faut bien l'admettre, que leur théâtralisation faite d'annonces graduées préalables, d'aveux anticipés de dédain gouvernemental et, dans la dernière ligne droite, de focalisation exacerbée. Car, après nous avoir longuement laissé entendre que François Hollande avait d'emblée enterré le fameux rapport, voilà qu'on nous dit qu'il s'apprête à en retenir l'essentiel. Attendons encore quelques heures que le chef de l'Etat soit rentré du Laos et qu'il tranche enfin en mettant carrément en jeu, dit-on, son quinquennat. Mais ne soyons pas dupes. Quelle que soit la part d'adhésion de nos dirigeants à ce "catalogue de la redite", il y a peu de chance qu'il change la face d'un pays aussi inapte à la réforme qu'il est en proie au "décrochage industriel".
   A l'heure où l'on nous rebat les oreilles avec le "choc de compétitivité", osons le dire: le rapport Gallois nous apparaît d'abord comme un magnifique choc d'expectativité. D.P. 

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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 22:29
  Bon, d'accord, on ne va pas aller jusqu'à comparer la tempête Ayrault à l'ouragan Sandy, mais tout de même... Le Premier ministre français n'en finit pas, lui non plus, de propager un vent dévastateur. Après l'annonce anticipée de l'annulation de la loi sur le logement social, l'absence de "tabou"  sur les trente-cinq heures! A chacune de ses interventions, ou presque, il provoque des courts-circuits. Il plonge le gouvernement dans le noir. Il fait se répandre des flots de sarcasmes à l'Assemblée. Impossible d'évaluer avec exactitude les dégats tant que le bilan est provisoire. Mais une chose est sûre: à ce train-là, l'état de catastrophe naturelle ne va pas tarder à être déclenché, sinon au sommet du pouvoir, du moins à celui de sa com'. Pourvu que François Hollande, grand météorologue en chef, impose de toute urgence le retour à la... "normale"! D.P.  
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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 22:00

        Deux couleurs se partagent l'actualité en cette dernière ligne droite - et gauche - d'octobre: le rose et le bleu.

   Le rose? Ce sera à partir d'aujourd'hui jusqu'à dimanche dans la ville marquée de la teinte brique où se tiendra le premier congrès du PS de l'ère Désir. Le rendez-vous de toute une nouvelle génération de socialistes soucieux de briser la trompe des "éléphants" qui ont pourtant permis le retour au pouvoir de la gauche. Avec un dilemme quasi shakespearien pour Jean-Marc Ayrault: y être ou ne pas y être. Soit, dans le premier cas, l'occasion de se voir taxé d'interventionnisme et dans le second de lâcheté. Résultats du brain storming de l'hôte de Matignon: il y sera. Et c'est dans cette bonne ville de Toulouse qui, comme l'a si bien chanté Nougaro, aime la castagne, qu'il prononcera, samedi, un discours, juste après celui de la sortante Martine Aubry. Aïe, aïe, aïe, pourvu que - pour une fois - il ne commette pas de bourde!
   Le bleu? C'était ce jeudi soir sur France 2, dans l'émission Des paroles et des actes, un prologue, plus courtois que musclé, à l'élection du successeur de Sarkozy à la tête de l'UMP le 18 novembre. A droite, François Fillon. Et, encore un peu plus à droite, Jean-François Copé. A première vue, un débat un peu mièvre, rien de plus, entre les deux prétendants à la direction du principal parti d'opposition. Mais à y regarder de plus près, la confrontation avait bien, à sa manière, valeur de primaire pour 2017. A certains moments, on pouvait même se croire ramené à la campagne présidentielle d'hier avec un Fillon cultivant stratégiquement des (faux airs) de "Hollande de droite"  et un Copé jouant d'une "droitisation" dont on n'a oublié ni les ressorts, ni les acteurs passés.
   Un rendez-vous sans vainqueur ni vaincu, mais qui aura au moins prouvé que, au-delà des similitudes sur lesquelles chacun s'est forcé d'appuyer pour éviter le piège de la bagarre, les deux candidats sont bel et bien différents en cet automne où les roses ont des bleus et où tout n'est pas rose pour le bleu. D.P.
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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 21:07

 "Cafouillages" et "couacs"  seraient-ils devenus les deux mamelles de la République? Très tendance sous l'ère Sarkozy, ces deux mots-là n'ont rien perdu de leur force récurrente depuis l'élection de François Hollande. Ainsi, l'actuel Premier ministre, invité ce mercredi matin de la matinale de France Inter, a d'abord justifié l'annulation de la loi sur le logement social par  un "cafouillage parlementaire". Sauf que, zut, le Conseil constitutionnel ne s'était pas encore prononcé. Du coup, voilà Jean-Marc Ayrault, flashé en excès de vitesse langagière, accusé bien haut d'avoir commis un "couac".

   Un de plus, n'a pas manqué de ricaner l'opposition qui, elle-même, était à peu près de façon quotidienne en proie au même reproche lorsqu'elle était au pouvoir. "C'est une gigantesque bévue" a renchéri Jean-François Copé, d'ailleurs récemment moqué pour son "couac"  sur les pains au chocolat, à l'origine, soit dit en passant, d'un beau "cafouillage".
   Bon, c'est sûr, Jean-Marc Ayrault est allé un peu vite en besogne lors de son intervention radiophonique. C'est même carrément du jamais vu sous la 5e République. Mais faut savoir ce qu'on veut, après tout. Il y a quelques jours encore, tout le monde dénonçait son immobilisme. On ne va tout de même pas, au moment où il accélère, regretter sa lenteur. Quoique... D.P.
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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 21:43

   

      Certes, il y a beaucoup d'autres mots sur lesquels on pourrait s'attarder en ce mercredi d'octobre. Le mot "absurdité"  en référence à l'incroyable condamnation qui vient de frapper, en Italie, les experts qui n'ont pas prévu le séisme de L'Aquila. Ou alors le mot "élection", histoire de se projeter vers la dernière ligne droite de la présidentielle américaine au lendemain du dernier débat remporté par Obama. Ou bien encore le mot "marinière"  puisqu'il paraît que le coup de com' d'Arnaud Montebourg a relancé les ventes de ce nouveau symbole du "produire français".

   Mais non, tant pis pour ces mots-là, optons pour un autre. Le plus beau peut-être de la langue française. Le plus vibrant, le plus fragile aussi. Profitons du fait qu'il soit à l'affiche des cinémas. Un mot de cinq lettres qui dit tout, qui tait tout. Un mot qui a ici les yeux bouleversants de Jean-Louis Trintignant. Un mot qui a la pâleur et la force d'Emmanuelle Riva. Un mot qui a leurs mains enchassant les visages. Un mot de gestes extrêmes et de puissances occultes. Un mot qui dit ce qui se passe dans le coeur des humains quand il ne se passe presque plus rien dans leurs corps. Un mot qui dit le temps qui passe. Un mot qui dit le temps qui reste. Un mot qui noue un ruban blanc sur la vie, à moins que ce ne soit déjà sur la mort. Un mot, tout simple, tout nu, pur come une palme d'or.

   Un mot signé Michael Hanecke: "Amour". D.P.  

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 23:55

    Fallait-il? Rituelle question dont on aime se gargariser, sous nos doux cieux, chaque fois qu'une initiative un peu dérangeante est prise. Fallait-il ceci, fallait-il cela? C'est, ces dernières heures, autour de la très récente déclaration de François Hollande que s'agrège le débat. Mais qu'a-t-il dit, au juste, le Président, à l'occasion du 51e anniversaire d'un fait si longtemps passé sous silence? Ceci, tout simplement : "La République reconnaît avec lucidité"  la répression "sanglante" de la manifestation d’Algériens à Paris le 17 octobre 1961.
   Certes, nul n'ignore aujourd'hui la honteuse issue de ce rassemblement au cours duquel des dizaines d'indépandantistes ont été tués et jetés à la Seine par la police nationale dirigée alors par un préfet nommé Maurice Papon. Mais il manquait, venu du sommet de l'Etat, un signe fort, non pas de repentance, mais de présence, de vigilance, d'"en France".
En franchissant un tel pas, François Hollande s'inscrit dans le sillage de Jacques Chirac qui, le 16 juillet 1995, avait pour la première fois reconnu l'implication de notre pays dans la rafle du Vel' d'Hiv, initiative que nous fûmes quelques-uns à attendre en vain de François Mitterrand.
   Fallait-il? Fallait-il remuer ce passé qui ne passe pas? Fallait-il prendre le risque de s'éloigner des problèmes du moment? Mais oui, il le fallait. Mais oui, il le faut. Mais oui, il le faudra demain encore peut-être, hélas. Les pages sombres d'hier ne doivent pas être abandonnées aux seuls historiens et écrivains. On peut aimer les romans de Patrick Modiano ou les récits de Didier Daeninckxs tout en souhaitant que leurs thématiques soient re-revisitées à la lumière crue, voire insoutenable, du présent de l'exécutif.
   N'en déplaise à Christian Jacob, le chef de l'Etat ne met pas en cause la République tout entière mais celle, odieuse, abjecte, anti-républicaine s'il en est, d'un certain 17 octobre 1961. D.P.   

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 21:30

    C'est un peu la rentrée-bis pour François Hollande. Huit mois après son "discours d'Orléans",  sur la "refondation de l'école", le Président qui, lors de sa campagne, avait fait de la jeunessse son objectif prioritaire, doit présenter ce mardi à la Sorbonne les principaux axes de sa politique éducative. Les grandes thématiques, on croyait les connaître: la mission des enseignants, l'accessibilité au savoir, le "zonage"  ou bien encore, délicate question s'il en est, la carte scolaire.
   Mais il y a hélas un autre sujet brûlant qui vient, sans ménagement, de s'inviter dans le débat. Celui de la violence des adolescents et de la sécurité au sein même des établissements. La sauvage agression au cours de laquelle une élève de seconde a été poignardée par un camarade dans un couloir de son "bahut" de Côte-d'Or, s'inscrit en effet dans une suite déjà longue, sinon d'actes aussi graves, du moins de dérives à répétition incluant parfois également les adultes.

   S'il ne s'agit pas de sacrifier à la psychose de la généralisation, il est néanmoins impossible de ne pas s'interroger sur le contexte sociétal et le "mécanisme psychique" de tels faits aussi dramatiques qu'intolérables. Le retour à la morale prôné par le ministre Vincent Peillon, sans doute à l'ordre du jour, ne doit pas être le cache-misère de cette institution menacée où les enfants de la République peuvent en venir à régler leurs différents affectifs à coup de surin.

   Le sanctuaire de La Sorbonne ne pourra pas, en ce 9 octobre 2012, oublier le lycée "sans problèmes" de Chevigny-Saint-Sauveur. D.P.

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7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 21:33

  

   C'est une affaire entendue, en politique il faut innover sans cesse. Jean-François Copé, soucieux sans doute de ne pas paraître à contre-courant, a promulgué ces derniers jours une recette inédite. Celle du petit pain au chocolat que, dans certains quartiers, les gamins se font arracher pour cause de ramadan. Sauf avis contraire des gourmets, il se pourrait bien que le plus intemporel de nos chers petits goûters ait ainsi fait sa première apparition dans le débat public.
   On savait qu'il avait été immortalisé par Joe Dassin dans sa célèbre bluette mettant en scène une belle boulangère et son client myope, mais c'est tout. Copé qui connaît la chanson a flairé le succès avec une interprétation très personnelle qui, Facebook et Twitter obligent, s'est effectivement retrouvée sur toutes les lèvres au cours du week-end. Le problème, c'est que ce coup d'audace au parfum de vieux fournil n'a pas été du goût de beaucoup de monde. Le député maire de Meaux, passé, pensait-il, maître ès-viennoiseries idéologiques, s'est vu, non sans raisons, accusé d'amalgame, sinon carrément de faire monter la pâte feuilletée des peurs collectives.

   Nous autres qui préférons la petite madeleine de Proust, on attend avec impatience qu'à l'UMP on sonne la fin de la récré, faute de quoi l'élève Jean-François va se faire piquer son quatre heures par la petite Marine. A moins que ce soit déjà l'inverse... Qui a dit qu'une campagne électorale, où qu'elle se situe, c'était vraiment pas du gâteau? D.P. 

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 21:35

      L'autre nuit, pendant que nous dormions du sommeil du juste, l'Amérique a peut-être basculé. Peut-être, restons prudents car nous sommes encore à cinq semaines de l'élection et deux autres face-à-face sont encore programmés. N'empêche, lors de ce premier débat, contre toute attente, Mitt Romney a sérieusement bousculé Barack Obama. A coups d'arguments bien assenés, d'oeillades vives, de répliques cinglantes et de sourires dévastateurs. Le sortant démocrate, lui, n'était plus guère que l'ombre de lui-même. Terne, sans réparties, dénué de traits d'esprit. Pire: perdu dans les chiffres que l'autre maniait avec aisance, probablement non sans esbroufe, mais qu'importe. On le sait bien, ce qui compte en pareil cas, et davantage encore outre-Atlantique, ce sont les coups, dans tous les sens du terme. Les coups que l'on porte et, de façon inhérente, ceux que l'on fait.
   Mais redisons le, le match de boxe n'est pas terminé. Les punchers remonteront sur le ring les 16 et 22 octobre prochains. L'élection américaine, c'est du sport. Quoique pas seulement. C'est aussi, d'une certaine façon, du Hemingway. Tiens, relisons ce passage de 50 000 dollars. Il suffirait peut-être de changer les noms des personnages par ceux des candidats à La Maison Blanche: "Walcott s'approcha de Jack en le regardant. Jack le toucha du poing gauche. Walcott secoua simplement la tête et accula Jack aux cordes. Il le mesura de l'oeil, envoya un très léger crochet du gauche sur le côté de la tête de Jack et tapa au corps du droit, aussi fort qu'il pouvait taper, aussi bas qu'il pouvait taper..."

   Résultat définitif le 6 novembre. En attendant, n'hésitez pas à renouer avec ce vieil Ernest. Il est, à sa manière, un sacré bookmaker. D.P.    

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Texte Libre

Ces révolutions que

nous n'avons pas vu venir

   De retour à Bény, en ce bel hiver de givre, je relis cette carte postale que mon père garde, avec celles des étés précédents, sur le buffet de la cuisine. "Sous le ciel encore chaud de la Tunisie, nous pensons bien à toi. Ici, on ne se croirait pas à la veille de la Toussaint. À bientôt. On t'embrasse". Des mots tout simples, écrits comme toujours à la hâte, au moment de reprendre l'avion. 

   C'était à peine trois mois plus tôt. Du Cap Bon où nous faisions halte, nous avions effectué de cahotants trajets à travers le pays. Le Temple des eaux au pied du djebel Zaghouan. Le site romain de Dougga, pur poème de pierre, de vent et d'oliviers, où Abdallah, notre guide, nous avait imposé une visite pour le moins exhaustive. Les villages poussiéreux où la population s'ennuie sous les palmiers flétris. Les charrettes, les bourricots, les antiques mobylettes. La pauvreté, la dignité et, pensions-nous, la résignation.

     La résignation? Eh oui, même lorsqu'on est le témoin d'un régime sans ambiguïtés, il n'est pas toujours si simple de pressentir l'histoire en marche. Avec le recul, pourtant, il y avait eu des scènes éloquentes. Ces barrages de police un peu partout, justifiés alors par un enlèvement d'enfant. Ce jeune diplômé quêtant quelques dinars dans les majestueuses ruines de Thuburbo Majus et qui se cachait pour aborder les "nantis" que nous étions à ses yeux. Un feu couvait en lui, c'est sûr. Il n'aurait peut-être pas fallu grand-chose pour qu'il parle. Mais nous étions pressés, comme souvent.

     Et, disons-le aussi, la méfiance nous gagnait. Un soir, du côté de la cité viticole de Grombalia, un 4X4 aux vitres fumées avait rattrapé notre "Symbol" de location. Une impression se confirmait: nous étions suivis. Sans doute vaut-il mieux ne pas écrire "journaliste" à la rubrique "profession" sur les fiches de douanes à l'arrivée lorsque, quelques mois plus tôt, on a utilisé le mot "dictature" pour rendre compte de la dernière parodie de réélection présidentielle au palais de Carthage.

     Les touristes européens flânaient dans les souks. Les cornes de gazelles étaient sucrées, le vin gris de Mornag montait à la tête, octobre avait de superbes rousseurs de désert et la tiédeur des plages invitait à fermer à demi les yeux. Que voulez-vous, c'est comme ça: exportées sur place, les plus solides notions de droits de l'homme se dissolvent parfois dans le bleu de la mer...

     Pour notre part, nous aurions dû prêter davantage attention aux ardents regards noirs de toute une jeunesse rivés aux téléphones portables. La "génération Ben Ali dégage!" préparait, dans la retenue, le grand soir arabe. Le fantoche président de fer était encore omniprésent. Piètre sosie d'un acteur de série B aux cheveux teints, posant, la main sur le cœur à chaque coin de rue, dans chaque lieu public, à côté des pubs pour les biscuits "Tigato" et pour les firmes corrompues se partageant le gâteau.

     Et voilà. Maintenant nous sommes au début 2011. Dans l'odeur du jasmin et de la poudre, dans le bruit des youyous et des balles, la Tunisie a fait sa "Révolution Facebook". Bonheur de découvrir ces incroyables images à la télévision qui en rappellent d'autres. À Berlin non plus, nous n'avions rien vu venir en novembre 1989. Pas plus qu'à Bucarest le mois suivant. Pas plus qu'au Caire ces dernières semaines...

     Nous parlons de tout cela, ce soir, dans cette ferme de Bresse où, depuis plus de trois ans, mon père veille seul avec son chien et ses cartes postales. Celle-ci, un peu plus ancienne, a été postée de Louxor: "Le printemps égyptien est doux. De part et d'autre du Nil, des merveilles nous attendent. À bientôt. On t'embrasse". Tout à l'heure, il nous rappellera comment lui aussi a retrouvé un jour la liberté. C'était en janvier 1945. L'armée russe avançait. Les portes du stalag de Silésie où il venait de passer plus de cinq ans s'ouvraient. Il allait encore mettre plus de quatre mois pour traverser, à pied et la faim au ventre, un no man's land de charniers, de ruines et de spectres hagards.

     Mais ceci est une autre histoire, direz-vous. Bien sûr. N'empêche, la Liberté, d'où qu'elle vienne, d'où qu'elle revienne, est la même. Au Nord ou à l'Est hier. Au Sud aujourd'hui. Dans nos sursauts collectifs. Dans nos émois partagés. Par l'étroite fenêtre aussi, parfois, de nos petites perceptions occidentales. D.P.

(Cette chronique a été publiée

dans l'hebdomadaire "Voix de l'Ain",

n° 3433, semaine du 11 au 18 février 2011). 

  

La carte de la gloire,

le territoire de l'oubli

   Le triomphe de Michel Houellebecq nous réjouit. Nous fûmes suffisamment déçus par ses échecs au Goncourt en 1998, avec Les Particules élémentaires, et en 2005, avec La Possibilité d'une île, pour ne pas nous féliciter de sa victoire, lundi dernier, à la troisième "tentative". Et cela d'autant plus que La Carte et le territoire (Flammarion) est un roman, à la fois désenchanté et jubilatoire, qui s'inscrit à merveille dans l'air du temps de ce mois de novembre 2010 où, sous la résignation apparente, se profile une très énergique "extension du domaine de la lutte".
   Le lendemain du prix, nous écoutions l'"heureux"  lauréat, sur France Inter, exhorter les auditeurs à ne jamais baisser les bras. "Ne vous laissez pas emmerder, soyez libres!", clamait-il. Magnifique, Michel! comme dirait Drucker qui ne va sans doute pas tarder à programmer un"Vivement dimanche"  houellebecquien. Il faut dire que ce matin-là, le malicieux écrivain à la paupière lasse comme ses anoraks réussissait une sacrée performance. Il volait carrément la vedette au général de Gaulle dont on célébrait pourtant, un peu partout ailleurs, le quarantième anniversaire de la disparition. Et lorsque l'invité déclara un brin péremptoire: "On n'a pas de devoirs envers son pays, on est des individus, c'est tout!", on a bien cru entendre, en bruit de fond radiophonique, le héros de Colombey se retourner dans sa tombe, pour autant que sa gigantesque stature posthume le lui en laissait le loisir.
   Tant pis pour "l'homme du 18 juin", c'est celui du 8 novembre qui était ici à l'honneur! La gloire est ainsi faite. L'enthousiasme du moment peut balayer d'un insolent revers de manche de parka fripée la majestuosité d'un uniforme. Voilà bien à quoi nous songions en écoutant ce drôle de fan de Jean-Pierre Pernaud et de Julien Lepers nous rappeler que "la France est un hôtel, pas plus".
   Injustice? Affaire de circonstances, c'est tout, évitons les grands mots. D'ailleurs, s'il y en a un qui est déjà rompu aux fatals soubresauts de la renommée, c'est à l'évidence Michel Houellebecq lui-même. "C'est curieux comme les choses changent..." fait-il dire au père de son double, à la page 217 de son opus désormais ceint de la prestigieuse bande rouge. Oui, les choses changent vite et bien malin qui pourrait évaluer la durée du rayonnement de celui qui, il n'y a pas si longtemps encore, était conspué à l'unanimité, ou presque.
   Comment pouvait-on, dans un contexte analogue, ne pas penser, au moment de l'attribution du prix, à un lauréat précédent qui vient de disparaître dans une assez scandaleuse indifférence? Lorsqu'il fut sacré, en 1968, pour Les Fruits de l'hiver, lui aussi capta tous les regards. Lui aussi éclipsa momentanément de Gaulle, avant que la chienlit ne déferle. Lui aussi fit des déclarations brutes de décoffrage. Lui aussi pesta contre les travers de la société du moment. Lui aussi réhabilita l'âme des provinces et des bourgades. Lui aussi fut traité de populiste. Lui aussi aimait les chiens. Lui aussi lorgnait vers l'Irlande. Lui? Il s'appelait Bernard Clavel et il a signé plus de quatre-vingts ouvrages dévorés, loin des chapelles, sinon celles du Jura aux toits de pierre et de bois, par des millions de gens.
  Comprenons-nous bien: il ne s'agit pas de comparer les mérites respectifs du "dépressif" du Gâtinais et du bûcheron franc-comtois. Leurs oeuvres, pas plus que leurs démarches, leurs postures et leurs convictions - quoi que... - n'offrent de vraies similitudes. Qu'on nous permette simplement d'y mieux mesurer, parfois jusqu'au vertige, l'indécent grand écart auquel sont soumises, au fil des ans, ces notions floues que sont, en art, le goût et la reconnaissance, l'emballement et la postérité, le lâchage et la fidélité.
   Allez, terminons par une hypothèse. Et si, un de ces quatre, Michel Houellebecq rédigeait un vibrant éloge de Bernard Clavel? Dans La Carte et le territoire, il rend bien un hommage aussi inattendu sous sa plume que mérité pour l'intéressé, à un autre laissé-pour-compte de l'ingrat monde des Lettres: Jean-Louis Curtis (1917-1995). Curtis avait lui aussi obtenu le Goncourt. C'était en 1947 pour Les Forêts de la nuit. Ces forêts où il rôde aujourd'hui, si loin des splendeurs de chez Drouant, avec Clavel et tant d'autres, avant que l'histoire littéraire ne rende son jugement dernier. Au minimum dans un siècle ou deux, "particules élémentaires" comprises. D.P.
(Cette chronique a été publiée,

dans une version légèrement modifiée,

dans l'hebdomadaire "Voix du Jura",

n° 3452, semaine du 20 au 26 janvier 2011). 

 

Ferrat, Chabrol:

l'émotion consolatrice
   Drôles d'hommages, quand on y pense. Il y a quelques mois, la France, larme printanière à l'oeil et lyrisme aragonien aux lèvres, n'en finissait plus de saluer Jean Ferrat. La télévision nationale, on s'en souvient, n'hésita pas à retransmettre en direct les obsèques de l'"échappé"  ardéchois, un peu à la façon d'une étape de la "Grande boucle" dans un col cévenol. Et les foules bigarrées ne cessent, depuis, de se bousculer dans l'étroit cimetière basaltique, lors d'un fervent ballet qui ne manquerait pas d'agacer le discret compagnon des petites routes et des pensées rebelles.
   C'était en mars dernier, entre les deux tours d'une élection que les "bonnes gens"  boudèrent en une obstination inversement proportionnelle à celle qu'ils insufflèrent dans leur "au revoir" au chantre de La Montagne. Et voici donc qu'un semestre plus tard disparaît Claude Chabrol, sous un concert de louanges et face une émotion, certes pas tout à fait de la dimension de la précédente, mais néanmoins étonnante par son impact à la fois médiatique et intimiste.
   Holà, que se passe-t-il donc pour qu'un pays peu réputé pour aimer ses artistes - c'est un euphémisme - manifeste ainsi, coup sur coup, sa sympathie et son chagrin? Un tel engouement se justifie évidemment, au-delà de la force des couplets ou des films des deux créateurs, par la somme d'admiration et de proximité qu'ils inspiraient, chacun de son côté. Le premier par son insolente tendresse et ses engagements jamais feints. Le second par son observation espiègle et grinçante de la société. Mais sans doute faut-il voir également, dans ces effets conjugués de complicité populaire, des éléments d'ordre plus circonstantiels. L'interprète de Ma Môme et le cinéaste du Boucher, dans des registres répétons-le fort différents, n'en incarnaient pas moins l'un et l'autre, y compris sans doute jusque dans les propres limites de certaines de leurs oeuvres, une honnêteté, un goût du travail bien fait, un attachement à la mémoire et un indéfectible respect des individus. Autant de valeurs, faut-il le rappeler, qui font particulièrement défaut en une époque de cynisme roi, de politique dévoyée, de chasse aux minorités ethniques, de charters vrombissant d'indécence sur le tarmac glissant des campagnes électorales...
   Impossible de réécouter une chanson de Ferrat ou de se "repasser" un film de Chabrol sans s'imprégner des bénéfiques célébrations de la patience, de la malice, de la tolérance et de la liberté. Et puis, avons-le, nous ressentions une vraie consolation à les voir l'un et l'autre, moustache frémissante ou pipe en bouche, parler soupes d'autrefois, vins de terroir et pourfendre en se marrant "les cons qui n'arrêtent pas de voler et les autres de les regarder", cela en une époque où la fumée conviviale, le verre entre amis et l'humour décapant tombent sous le coup de la loi, alors que la "bêtise d'Etat" entache le pays du droit de Roms. 
   Entre "ombre faite humaine" et "oeil de Vichy", entre "amour cerise"  et adultères provinciales, Jean Ferrat et Claude Chabrol étaient tous deux, à leur manière, d'Antraigues à Sardent, d'éloquents refrains en travellings suggestifs, inscrits à l'inventaire de nos monuments historiques familiers. Continuons à nous précipiter pour la visite en groupes de leurs battements de coeur, de leurs ricanements, de leurs univers, de leur exemplarité. Alléluia et Moteur! D.P.

   

 La rentrée littéraire,

quelle vacherie!
 Elle est retrouvée. Quoi? La rentrée littéraire qui n'a, avouons-le, pas grand'chose à voir avec l'éternité rimbaldienne. Les libraires transpirent. Les attachées de presse s'enfièvrent. Les chroniqueurs frottent leurs lunettes et affûtent leur sens critique. Un peu partout on compte, on compare, on spécule. Au juste, 701 romans, dont 497 français, ça fait combien de plus, de moins ou de pile poil pareil que l'année dernière qui, elle-même, etc. Drôle de phénomène bien de chez nous que cette espèce de foire d'automne où l'on remplace les bestiaux par des bouquins et les viriles clameurs des enchères par des maquignonnages autour des prix. Palpez un peu cette Nothomb, vous m'en direz des nouvelles. Et le dernier fleuron de la race Houellebecq, visez-moi cette encolure. 
   S'il y en a une qui ne risque pas de s'offusquer de la métaphore bovine, c'est bien Claudie Gallay. La petite femme aux yeux bleu pervenche, propulsée directement de ses terreuses origines nord-iséroises aux "déferlantes" du succès, a écrit son nouvel opus, L'Amour est une île, (Actes Sud), dans sa bergerie du Charolais. Avec des broutards crème meuglant sous sa fenêtre. Avec un ciel pluvieux comme vache qui pisse. La-bas, du côté de La Clayette et de Semur, il y a les prés sans Saint-Germain. Et les éleveurs, qui tordent leurs casquettes à l'heure d'écorner leurs troupeaux, se fichent de l'embouche romanesque comme de la première litière de leur stabulation.
   Ils ne dévoreront ni Despentes, ni Forest, ni Volodine. Ni Linda Lê, ni Adam, ni Claudel. Et encore moins Breat Easton Ellis et J.M. Cootzee. Pas le temps. Propos un brin savants. Bref, un monde qui n'est pas le leur. Claudie, ce n'est pas pareil. Elle est presque d'ici. Elle cause comme l'ultime épicière du coin qui fait dépôt de pain et de journaux. Pas mince, le compliment.
    Cette fois-ci, c'est vrai, elle s'est embarquée du côté du festival d'Avignon l'année de la grève des intermittents. Evidemment, on s'en fiche un peu sur les rives de la Grosne, de la Guye ou du Grison. Mais sûr, la prochaine fois, elle parlera des gens du cru. A commencer, peut-être, par les habitants de Saint-Ythaire. Saint-Ythaire, c'est entre Bonnay et Curtil-sous-Burnand. 122 âmes en colère contre le projet d'implantation de cinq éoliennes. Un super sujet pour l'écrivain qu'on a même aperçue l'autre soir au "Vingt heures" de TF1.
    Les révoltés de Saint-Ythaire? A moins que ce ne soient les Don Quichotte de Bény. Bény, c'est au coeur de la Bresse, de l'autre côté de la Saône. Là, c'est contre la future Ligne à grande vitesse qu'on se mobilise à coups de calicots et de banderoles accrochés aux barrières des fermes et des villas avec, parfois, des slogans en patois: "LGV, to ka t'nallo!" ("LGV, tu n'as qu'à t'en aller"!).
   Des hélices géantes bientôt essaimées dans le paysage si cher jadis aux abbés de Cluny ou des trains fous écrasant prochainement l'AOC des célèbres volailles aux pattes bleues. Fichue alternative, quand on y pense. D'autant plus que, dans ce décor de pseudo-polar rural, on ne discerne pas la moindre librairie à l'horizon. Alors, dites, où c'est qu'on va les trouver, à Saint-Ythaire, à Bény ou ailleurs, les 701 titres annoncés? Houellebecq a raison: il convient de revoir de toute urgence "La carte et le territoire". Ah! quelle vacherie, par ici, la rentrée littéraire. (Fin août 2010). D.P.

 

Quelques nouvelles de par ici
 
 
    Je vais vous donner un peu des nouvelles de par ici. C'est où par ici? C'est chez moi. Enfin, je veux dire pas loin. A la rigueur juste à côté. Le décor, vous le connaissez. Il y a un village avec son clocher vaguement roman. Le presbytère transformé en gîte rural. L'épicerie où l'on vend des caramels pour les gosses et des asticots pour la pêche. Le calme règne jusqu'au milieu de l'après-midi. C'est à ce moment-là que les tracteurs ramènent les voitures de foin dans les fermes. Les travaux agricoles, cette année, quelle galère: on est passé directement de l'hiver du mois de mai à la canicule du solstice! Vers dix-huit heures, dix-huit heure trente, les gosses font des pirouettes à bécane et les ados, sur la placette, gloussent dans leurs téléphones portables sans jamais déclarer forfait. Ensuite, le boulodrome de fortune prend  doucement des allures de petit G20 provincial.
    Imperturbable, l'employé municipal arrose les fleurs. Ou ce qu'il en reste. Le week-end dernier, des dadais en goguette ont piétiné les terre-pleins. "Saloperie de désoeuvrés!" maugrée Jean en lisant l'entrefilet dans la chronique locale. Jean, c'est le facteur. Après sa tournée, il aime bien prendre un verre. Le seul café qui n'a pas encore baissé rideau aligne trois tables sur le trottoir. Les autres troquets ont tous fermé. Trop de travaux pour se mettre aux normes. En sirotant son panaché, le préposé s'attarde sur le journal du coin. Les décès, les mariages, les naissances, les accidents... Il lit aussi le billet, en haut à gauche de la page 2. Il y a même la photo du chroniqueur qui tient un bouquin dans ses mains. En regardant de près, on découvre le titre et l'auteur. C'est Après beaucoup d'années de Philippe Jaccottet.
    Jaccottet est un immense poète qui vit dans les parages. Mais personne ne le connaît vraiment. Jean s'en fiche. Lui, ce qu'il recherche dans son canard, ce sont les infos pratiques. Ou les échos du conseil municipal. L'annonce des fêtes d'été. Les vide-greniers des alentours. Mais à la Une, il y a cette photo. Un ministre et sa femme "dans la tourmente". Eric et Florence Woerth, ils s'appellent. Pierrot, le patron du café, qui vient faire un brin de causette à Jean, prononce ce nom à sa façon. Il dit "Voerte" et ça sonne un peu comme un hommage aux absinthes verlainiennes d'autrefois. "Tous pareils, hein, y'en a pas un pour racheter l'autre!". Jean, le regard rivé aux résultats du "Mondial" de foot et au classement général du Tour de France, ne répond rien. Ou alors il fait "hum hum" et bien malin qui pourrait comprendre si c'est une approbation ou l'inverse. 
  Rien ne bouge, ou presque. Il y a juste un soupçon d'électricité dans l'air. La grêle est annoncée pour le soir mais, c'est bien connu, "à la météo, ils se trompent tout le temps...". N'empêche, il faut hâter la fenaison. Demain à l'aube, les fourches hydrauliques des colossaux Renault ou John Deere payés à crédit planteront leurs dents dans ces rouleaux herbeux qui, au mitan des parcelles de la PAC, ressemblent aux chignons lavande des aïeules de ce "pays". Ce "pays" qui pleure et qui rit, qui meurt et qui vit. Ce "pays" qui attend les touristes. Ce "pays" en jachère où, dans les villas des lotissements en extension, Internet remplace désormais l'épicier qui faisait jadis sa tournée en klaxonnant à travers des hameaux pleins de vieux taiseux et de chiens tout en gueule. 
  Voilà, ça se passe par ici un jour brûlant de juillet. Plus tard, peut-être, je vous donnerai des nouvelles de par là-bas. C'est où par là-bas? C'est du côté de par ici. Si jamais, un de ces quatre, vous avez l'occasion, arrêtez vous quelques instants, on parlera un peu de Jaccottet. "Faites passer, disait la terre elle-même, ce matin-là, de sa voix qui n'en est pas une. Mais quoi encore? Quelle consigne?" (Juillet 2010). D.P.
 

    

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