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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 00:42

      Alors, comment il a été, François Hollande, au cours de son grand oral à hauts risques? Eh bien, franchement, pas si mal. Entendons-nous: il n'a pas été irréprochable, ni dans la forme ni dans les annonces. Mais vu l'inévitable fiasco que tout le monde prédisait, force est d'admettre qu'il s'en est plutôt bien sorti. A l'écouter scander ses propos sur le rythme binaire qu'il affectionne, on ne pouvait que s'étonner de le trouver aussi pugnace dans le contexte qui est le nôtre, c'est-à-dire le sien.
   On dit de certaines personnes qu'elles vivent au-dessus de leurs moyens. François Hollande a prouvé, lui, qu'il vivait au-dessus de ses sondages. Tour à tour courtois et autoritaire, apaisé et guerrier, déterminé et sensible, pédagogue et roublard, le chef de l'Etat, usant tout à la fois du "je" et du jeu, a parfois un peu tout dit et son contraire, notamment sur les allocations familiales. Mais comme son prédécesseur, il sait qu'il sera jugé sur le chômage et implore la patience.
   Adepte du choix des mots et du "choc de simplification", le Président "en ordre de bataille" et aux "nerfs froids" a-t-il grignoté quelques points de bonus dans l'opinion qui le désavoue?  Il est peu probable qu'il ait rassuré mais une chose est sûre, il assuré. Après tout, il n'y a qu'une lettre de différence. D.P.  

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 22:11

Nicolas Sarkozy et Didier Reynders à Bruxelles le 27 mars.  Il est comme ça Nicolas Sarkozy, ses quelques mois d'apparent retrait n'y auront presque rien changé. Toujours prêt à un petit tour de cabotinage savamment orchestré. Ainsi, à la veille de l'intervention télévisée très attendue de François Hollande, il a émaillé, ce mercredi, son déplacement en Belgique (1) d'un de ces numéros façon Patrick Sébastien où il excelle. La panoplie était complète. Ricanements dans sa barbe de trois jours, tressautements d'épaules, effets de voix, piques à son successeur, clin d'oeil à Depardieu, dicton liégeois à la rescousse...
   Ceux qui doutaient encore de sa volonté de revenir dans le jeu - c'est bien le mot - sont priés de changer d'avis. Les nostalgiques apprécieront. Les autres y verront au contraire un service rendu à l'actuel chef de l'Etat. On peut se demander en effet si, en recevant ainsi cette piqûre de rappel du "Comment c'était avant", beaucoup de déçus du "hollandisme" n'auront pas trouvé de quoi relativiser leurs griefs.
   Car si tout est loin d'être rose avec le président socialiste - euphémisme -, au moins échappe-t-on, auront-ils songé, à cette méthode faite de bling-bling - tiens! on avait oublié le mot -, d'arrogance (Nicolas Sarkozy vient tout de même d'être mis en examen) et de mépris de la presse (les journalistes français ont été tenus à distance).
   Après tout, il n'est pas sûr que tout le monde voient les "pingouins"  là où la muse de "Raymond"  les désigne. D.P

 

   (1) Il est venu remettre, à Liège, la légion d'honneur à son ami le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders (Photo).

 

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 22:17

   Au cours de toutes ces années de crise, on aura au moins appris une chose: s'inventer de dérisoires consolations avec trois fois rien. Et cela fût-ce au prix d'une lapalissade érigée en satisfecit du pauvre. Prenons les derniers chiffres du chômage. Ils sont terribles? Oui, d'accord, mais ils sont tout de même un peu moins pires que ce qu'ils auraient pu être. En mettant la barre suffisamment haut - c'est-à-dire suffisamment bas -, les poseurs de jalons ont été démentis. Le record de 1997 n'a pas été atteint. La France ne compte "que" 3,187 millions de sans emplois et non pas 3,195.

   Ouf, on respire! Sauf qu'un économiste est formel et clame que "malheureusement, c'est une question de semaines". Il est alors légitime que nous nous interrogions. Que dira-t-on dès lors que l'on aura franchi le seuil inéluctable? Eh bien, sans doute s'en fixera-t-on un  autre, lui-même susceptible d'être dépassé le moment venu.

   C'est donc ainsi, il faut que l'on s'y fasse, nous sommes entrés dans l'ère du "Encore une minute, monsieur le bourreau!"  Et c'est évidemment dans cette rhétorique de la gradation en trompe-l'oeil, de la procrastination à la petite semaine, que François Hollande inscrira son intervention télévisée de jeudi. D'ailleurs, n'a-t-il pas réitéré, dès ce mardi soir, sa volonté d'inverser la courbe fatidique d'ici la fin de l'année, quand bien même rien, évidemment, ne lui permet d'étayer le début du commencement d'un tel retournement?

    Le chômage va baisser. La preuve: je le dis et le répète. La conjoncture est telle que toute parole officielle est hélas condamnée à n'avoir guère plus de portée qu'une formule de marabout. Et guère plus de fonction que l'utopique clé à résoudre la quadrature des courbes. D.P.

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24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 21:59

    Et au milieu coule François Hollande. Pas dans le sens de la rivière du beau film de Robert Redford. Non, "couler"  ici, c'est sombrer, faire naufrage, puisque telle est bien la situation à laquelle renvoie le tout dernier sondage Ifop pour Le JDD. 31% de Français satisfaits. Guère plus d'un quart de la population, du jamais vu! Et au milieu, donc...
   Mais au milieu de quoi, dites? Au milieu d'un flot d'actualités qui n'a vraiment rien d'un long fleuve tranquille. Petite revue de détail. Un ministre du Budget qui démissionne, soupçonné d'avoir détenu un compte en suisse. Un ex-président de la République mis en examen pour "abus de faiblesse"  à l'encontre d'une vieille dame. Son ancien conseiller qui accuse publiquement le juge en question d'avoir "déshonoré les institutions". Et ce dernier qui s'apprête à attaquer celui par lequel il s'est senti "injurié".
   C'est tout? Nullement. A cela, il faut évidemment ajouter le torrentiel chômage qui ne cesse de grossir, la mesure emblématique du programme socialiste perdue corps et biens, la mobilisation contre le mariage pour tous qui a encore déferlé en ce dimache des Rameaux et l'aile gauche de la gauche qui, l'écume aux lèvres, inonde la majorité de sa haine. En désignant, ce week-end, Pierre Moscovici comme l'un des "dix-sept salopards de l'Europe", il a fait très fort le tribun chavézien aux yeux duquel le ministre de l'Economie "ne pense pas français mais finance internationale".
   A se demander si nous sommes encore courant 2013 ou soudain ramenés dans le boueux torrent des années trente quand la crise prétendait déjà justifier les pires débordements. Et c'est au coeur de ce dévastateur tourbillon que le chef de l'Etat va s'exprimer jeudi soir sur France 2. Autant dire que son plan de navigation médiatique est des plus étriqués. Au moins sait-il qu'il lui est interdit de rêver d'inverser le cours des choses. Tout juste peut-il refixer le cap du bateau France si malmené, rassurer les passagers inquiets et rappeler qui n'est pas le capitaine fracassé. Bref, maneuvre délicate s'il en est, tenter de prouver qu'au milieu il ne coule pas. D.P. 

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 22:29

A première vue, y'a pas photo. Cette histoire-là, c'est un sale coup. Sale coup pour Jérôme Cahuzac qui quitte le gouvernement par la petite porte des "soupçons". Sale coup pour François Hollande qui n'avait pas vraiment besoin de "ça". Et sale coup pour la démocratie qui se voit fatalement bombardée par un nouvel assaut de "Tous pourris!". Voilà pour le constat évidemment inévitable, façon coup de gueule indigné au café du Commerce - pour ne pas dire du Budget.
   Reconnaissons pourtant qu'à la réflexion la situation ne peut s'accommoder d'une sentence aussi expéditive. En prenant une décision particulièrement rapide, le patron de Bercy "woerthisé"  espère bien éviter la "woerthisation" dans laquelle s'est empêtré ce dernier. Et le chef de l'Etat, accusé partout de louvoyer, prouve pour la deuxième fois qu'il peut prendre une décision rapide et nette.

   Après le Mali, voilà bien en effet - toute proportion gardée - la seconde guerre déclenchée par les autorités françaises. Une guerre contre le non respect de la présomption d'innocence, une guerre contre la "calomnie", une guerre en faveur du rétablissement de "l'innocence".

   Reste juste à savoir, maintenant, si celui qui soit dit en passant n'est pas mis en examen, a les moyens ou non de poursuivre le combat en sa faveur. D.P.

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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 22:07

    Pas plus qu'une hirondelle ne fait le printemps, 234 Airbus ne bouleverseront l'ordre des saisons de notre économie. N'empêche, on ne va pas la bouder cette si rare bonne nouvelle qui vient éclaircir, fût-ce brièvement, le ciel de crise. La mine gourmande de François Hollande, détaillant l'information ce lundi, faisait plaisir à voir. "5000 emplois en France sur dix ans"!: un vrai jackpot en ces temps de turbulences sur toute la ligne.

   Et qu'importe si cette volée d'A 320 à destination de l'Indonésie ne dissipera pas l'insistante escadrille des oiseaux de mauvais augure, pas plus qu'elle ne fera redécoller les sondages présidentiels. Ce bruit de moteur qu'on entend soudain, ce vrombrissement de réacteur dans l'actu en rase-mottes, c'est un brin de rêve dans le cockpit France, c'est un soupçon de lumière qui s'accroche à la casquette du commandant, c'est Saint-Ex qui rajoute, à la sauvette, un épisode à son Petit Prince. "S'il te plaît, dessine-moi un Lion Air!"  .
   Reste pourtant une ombre au tableau. La commande provient d'une compagnie qui n'a pas vraiment bonne réputation, à tel point que ses appareils sous soumis à l'interdiction de se poser en Europe. Un comble! Aïe, aïe, aïe! Manquerait plus que cette belle histoire-là vienne à se crasher...  D.P.
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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 22:48

 Que sait-on de Chypre? Que sait-on de cet infime territoire coupé en deux par un mur séparant les parties turque et grecque? Pas grand-chose, avouons-le. Tout juste se souvient-on que cette île est, en général, la première escale lors des libérations d'otages occidentaux. Une destination à laquelle, par ailleurs, les touristes en mal de soleil préfèrent d'ordinaire Rhodes ou la riviera turque.
   Mais voilà que tous nos regards se tournent aujourd'hui vers ce caillou dans le mer qui en est aussi un dans l'Europe. Ce qui s'y passe interpelle parce que, si le projet prévu aboutit, c'est le tabou des dépôts bancaires qui pour la première fois sauterait. En échange d'un plan de sauvetage international de leur économie exsangue, les épargnants se verraient en effet taxer entre 6,75% et 9,9%. Autant dire qu'il y a panique à bord au pays d'Aphrodite où la razzia sur les distributeurs de billets s'est vite heurtée à des machines vides, alors que la foule clamant "Voleurs! Voleurs!" se massait devant le Parlement.
   Le grand "fric-frac de Nicosie" , ce mauvais polar hélas sans grand suspense, pourrait bien ainsi devenir l'emblème de l'engrenage sacrificiel des plans de rigueur à répétition dont chacun aujourd'hui, où qu'il se trouve, subit, ou redoute, les effets. Nous qui ne pouvions qu'à peine situer ce bout de terre pas plus grand qu'un billet de banque dévalué sur la carte, nous voilà tous, à notre manière, des Chypriotes abasourdis. D.P.

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 21:22

    Contre toute attente, on l'a eue notre fumée blanche. Sauf que ce ne fut pas au Vatican mais en France. Un immense panache immaculé qui s'est répandu sur le Cotentin, la région parisienne, les Ardennes... Et comme la cheminée céleste risque de cracher encore ce mercredi, les météorologues en quête d'infaillibilité lorgnent les points cardinaux, les services de voirie tiennent conclave et les usagers se blotissent - benoîtement - dans leur bulle.

   Il n'y a plus qu'à prier pour que le printemps soit bientôt élu. Car au rythme où les papes de l'information en temps réel en remettent une couche à chaque flocon, on peut réllement se demander ce qu'ils nous serviront demain comme hivernaux souverains poncifs. D.P.

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 22:19

    Mars-2013--Gr.---Musee-Hebert-001.jpgIl s'est passé un drôle de truc en ce premier week-end de mars. Quelque chose à quoi plus personne n'était habitué. Il a fait beau presque partout en France. On a alors assisté à des scènes extraordinaires que même Marc Lévy n'aurait osé imaginer. Des hommes, des femmes, des enfants - vous, moi, nous tous - ont profité de ce machin étrange qui s'est allumé dans le ciel et que l'on ne peut s'empêcher de re-désigner ici, ne serait-ce que pour ceux qui avaient oublié son nom: le soleil. Bon, c'est vrai, certains, jusque-là, ont été plus gâtés que d'autres. Mais globablement, le pays tout entier fut logé à commune enseigne, celle d'un interminable tunnel. Un long trou noir propice comme jamais aux dépressions saisonnières et à la course aux luminothérapies de substitution.

    Mais, ouf, ça y est, l'hiver est fini? Pas si vite. Dès le milieu de la semaine, l'embellie pré-printanière s'infléchira. Et, surtout, l'autre météo, celle des prévisions économiques et des relevés sociaux, ne voit pas le moindre anticyclone à l'horizon. François Hollande en sait quelque chose. Après un bref répit consécutif au déclenchement de "l'opération Serval", le voilà à nouveau acculé aux courants les plus froids. Chômage, croissance, déficits, c'est sale temps sur toute la ligne et oiseaux de mauvais augure à chaque branche. Et lorsqu'à cela s'ajoute la mort d'un troisième militaire au Mali, ramenant le conflit qui avait hissé le chef de l'Etat dans les sondages à sa plus tragique dimension - celle qu'on avait fait un peu trop fait semblant d'ignorer -, c'est une basse pression de plus qui s'inscrit au baromètre élyséen.
   Au lendemain d'un dimanche d'agréables températures ressenties, on connaît mieux que jamais la chanson. Le lundi au soleil de nos attentes, c'est une chose qu'on n'aura jamais. D.P.       
 
   Le ciel plus bleu n'a pas fait s'envoler les oiseaux noirs. Loin s'en faut... Photo D.P.
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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 22:44

      Nos voisins transalpins n'ont plus de pape, plus de gouvernement, mais ils ont un clown. Un clown, c'est une façon de parler parce que Beppe Grillo (photo), ce vague sosie de Roland Magdane surnommé depuis le début de sa course au pouvoir le "Coluche italien", ne suscite plus vraiment le rire. Le grand vainqueur du scrutin parlementaire, chantre d'un populisme qui pourfend tous les systèmes, ne fait en effet que rajouter au chaos post-électoral d'une nation devenue ingérable et qui méritait mieux pour tenter de sortir de la crise.

   Ainsi donc, La "Botte" ripe, les bourses plongent, l'Europe tremble. Il manque quoi à cet inquiétant tableau? Il manque peut-être un écrivain de la taille d'Antonio Tabucchi, mort il y a un an, lui qui, en 2002, pestait déjà contre la situation politique de son pays: "Depuis que Berlusconi s'est installé au pouvoir, il n'a de cesse de répéter qu'il a été élu démocratiquement. Certes, mais plusieurs personnages ont phagocyté la démocratie en ayant été élus grâce à elle: Mussolini, Hitler, Salazar". Ah! on imagine le lucide coup de gueule que pousserait l'auteur de L'Ange noir et de Piazza d'Italia.

   Et puis il manque aussi un Fellini. Comment ne pas se projeter mentalement le film que pourrait tirer le réalisteur de E la nave va en captant le désarroi et la décadence d'une société qui, rejetant ses élites, se jette au cou d'un tribun en camping-car promu "faiseur de roi", tout en réhabilitant un "Cavaliere" repêché dans les bas-fonds de la corruption et des soirées "bunga bunga"?. Mais oui, reviens, Federico, reviens d'urgence filmer la version 2013 du Satyricon!  D.P.  

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Présentation

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Texte Libre

Ces révolutions que

nous n'avons pas vu venir

   De retour à Bény, en ce bel hiver de givre, je relis cette carte postale que mon père garde, avec celles des étés précédents, sur le buffet de la cuisine. "Sous le ciel encore chaud de la Tunisie, nous pensons bien à toi. Ici, on ne se croirait pas à la veille de la Toussaint. À bientôt. On t'embrasse". Des mots tout simples, écrits comme toujours à la hâte, au moment de reprendre l'avion. 

   C'était à peine trois mois plus tôt. Du Cap Bon où nous faisions halte, nous avions effectué de cahotants trajets à travers le pays. Le Temple des eaux au pied du djebel Zaghouan. Le site romain de Dougga, pur poème de pierre, de vent et d'oliviers, où Abdallah, notre guide, nous avait imposé une visite pour le moins exhaustive. Les villages poussiéreux où la population s'ennuie sous les palmiers flétris. Les charrettes, les bourricots, les antiques mobylettes. La pauvreté, la dignité et, pensions-nous, la résignation.

     La résignation? Eh oui, même lorsqu'on est le témoin d'un régime sans ambiguïtés, il n'est pas toujours si simple de pressentir l'histoire en marche. Avec le recul, pourtant, il y avait eu des scènes éloquentes. Ces barrages de police un peu partout, justifiés alors par un enlèvement d'enfant. Ce jeune diplômé quêtant quelques dinars dans les majestueuses ruines de Thuburbo Majus et qui se cachait pour aborder les "nantis" que nous étions à ses yeux. Un feu couvait en lui, c'est sûr. Il n'aurait peut-être pas fallu grand-chose pour qu'il parle. Mais nous étions pressés, comme souvent.

     Et, disons-le aussi, la méfiance nous gagnait. Un soir, du côté de la cité viticole de Grombalia, un 4X4 aux vitres fumées avait rattrapé notre "Symbol" de location. Une impression se confirmait: nous étions suivis. Sans doute vaut-il mieux ne pas écrire "journaliste" à la rubrique "profession" sur les fiches de douanes à l'arrivée lorsque, quelques mois plus tôt, on a utilisé le mot "dictature" pour rendre compte de la dernière parodie de réélection présidentielle au palais de Carthage.

     Les touristes européens flânaient dans les souks. Les cornes de gazelles étaient sucrées, le vin gris de Mornag montait à la tête, octobre avait de superbes rousseurs de désert et la tiédeur des plages invitait à fermer à demi les yeux. Que voulez-vous, c'est comme ça: exportées sur place, les plus solides notions de droits de l'homme se dissolvent parfois dans le bleu de la mer...

     Pour notre part, nous aurions dû prêter davantage attention aux ardents regards noirs de toute une jeunesse rivés aux téléphones portables. La "génération Ben Ali dégage!" préparait, dans la retenue, le grand soir arabe. Le fantoche président de fer était encore omniprésent. Piètre sosie d'un acteur de série B aux cheveux teints, posant, la main sur le cœur à chaque coin de rue, dans chaque lieu public, à côté des pubs pour les biscuits "Tigato" et pour les firmes corrompues se partageant le gâteau.

     Et voilà. Maintenant nous sommes au début 2011. Dans l'odeur du jasmin et de la poudre, dans le bruit des youyous et des balles, la Tunisie a fait sa "Révolution Facebook". Bonheur de découvrir ces incroyables images à la télévision qui en rappellent d'autres. À Berlin non plus, nous n'avions rien vu venir en novembre 1989. Pas plus qu'à Bucarest le mois suivant. Pas plus qu'au Caire ces dernières semaines...

     Nous parlons de tout cela, ce soir, dans cette ferme de Bresse où, depuis plus de trois ans, mon père veille seul avec son chien et ses cartes postales. Celle-ci, un peu plus ancienne, a été postée de Louxor: "Le printemps égyptien est doux. De part et d'autre du Nil, des merveilles nous attendent. À bientôt. On t'embrasse". Tout à l'heure, il nous rappellera comment lui aussi a retrouvé un jour la liberté. C'était en janvier 1945. L'armée russe avançait. Les portes du stalag de Silésie où il venait de passer plus de cinq ans s'ouvraient. Il allait encore mettre plus de quatre mois pour traverser, à pied et la faim au ventre, un no man's land de charniers, de ruines et de spectres hagards.

     Mais ceci est une autre histoire, direz-vous. Bien sûr. N'empêche, la Liberté, d'où qu'elle vienne, d'où qu'elle revienne, est la même. Au Nord ou à l'Est hier. Au Sud aujourd'hui. Dans nos sursauts collectifs. Dans nos émois partagés. Par l'étroite fenêtre aussi, parfois, de nos petites perceptions occidentales. D.P.

(Cette chronique a été publiée

dans l'hebdomadaire "Voix de l'Ain",

n° 3433, semaine du 11 au 18 février 2011). 

  

La carte de la gloire,

le territoire de l'oubli

   Le triomphe de Michel Houellebecq nous réjouit. Nous fûmes suffisamment déçus par ses échecs au Goncourt en 1998, avec Les Particules élémentaires, et en 2005, avec La Possibilité d'une île, pour ne pas nous féliciter de sa victoire, lundi dernier, à la troisième "tentative". Et cela d'autant plus que La Carte et le territoire (Flammarion) est un roman, à la fois désenchanté et jubilatoire, qui s'inscrit à merveille dans l'air du temps de ce mois de novembre 2010 où, sous la résignation apparente, se profile une très énergique "extension du domaine de la lutte".
   Le lendemain du prix, nous écoutions l'"heureux"  lauréat, sur France Inter, exhorter les auditeurs à ne jamais baisser les bras. "Ne vous laissez pas emmerder, soyez libres!", clamait-il. Magnifique, Michel! comme dirait Drucker qui ne va sans doute pas tarder à programmer un"Vivement dimanche"  houellebecquien. Il faut dire que ce matin-là, le malicieux écrivain à la paupière lasse comme ses anoraks réussissait une sacrée performance. Il volait carrément la vedette au général de Gaulle dont on célébrait pourtant, un peu partout ailleurs, le quarantième anniversaire de la disparition. Et lorsque l'invité déclara un brin péremptoire: "On n'a pas de devoirs envers son pays, on est des individus, c'est tout!", on a bien cru entendre, en bruit de fond radiophonique, le héros de Colombey se retourner dans sa tombe, pour autant que sa gigantesque stature posthume le lui en laissait le loisir.
   Tant pis pour "l'homme du 18 juin", c'est celui du 8 novembre qui était ici à l'honneur! La gloire est ainsi faite. L'enthousiasme du moment peut balayer d'un insolent revers de manche de parka fripée la majestuosité d'un uniforme. Voilà bien à quoi nous songions en écoutant ce drôle de fan de Jean-Pierre Pernaud et de Julien Lepers nous rappeler que "la France est un hôtel, pas plus".
   Injustice? Affaire de circonstances, c'est tout, évitons les grands mots. D'ailleurs, s'il y en a un qui est déjà rompu aux fatals soubresauts de la renommée, c'est à l'évidence Michel Houellebecq lui-même. "C'est curieux comme les choses changent..." fait-il dire au père de son double, à la page 217 de son opus désormais ceint de la prestigieuse bande rouge. Oui, les choses changent vite et bien malin qui pourrait évaluer la durée du rayonnement de celui qui, il n'y a pas si longtemps encore, était conspué à l'unanimité, ou presque.
   Comment pouvait-on, dans un contexte analogue, ne pas penser, au moment de l'attribution du prix, à un lauréat précédent qui vient de disparaître dans une assez scandaleuse indifférence? Lorsqu'il fut sacré, en 1968, pour Les Fruits de l'hiver, lui aussi capta tous les regards. Lui aussi éclipsa momentanément de Gaulle, avant que la chienlit ne déferle. Lui aussi fit des déclarations brutes de décoffrage. Lui aussi pesta contre les travers de la société du moment. Lui aussi réhabilita l'âme des provinces et des bourgades. Lui aussi fut traité de populiste. Lui aussi aimait les chiens. Lui aussi lorgnait vers l'Irlande. Lui? Il s'appelait Bernard Clavel et il a signé plus de quatre-vingts ouvrages dévorés, loin des chapelles, sinon celles du Jura aux toits de pierre et de bois, par des millions de gens.
  Comprenons-nous bien: il ne s'agit pas de comparer les mérites respectifs du "dépressif" du Gâtinais et du bûcheron franc-comtois. Leurs oeuvres, pas plus que leurs démarches, leurs postures et leurs convictions - quoi que... - n'offrent de vraies similitudes. Qu'on nous permette simplement d'y mieux mesurer, parfois jusqu'au vertige, l'indécent grand écart auquel sont soumises, au fil des ans, ces notions floues que sont, en art, le goût et la reconnaissance, l'emballement et la postérité, le lâchage et la fidélité.
   Allez, terminons par une hypothèse. Et si, un de ces quatre, Michel Houellebecq rédigeait un vibrant éloge de Bernard Clavel? Dans La Carte et le territoire, il rend bien un hommage aussi inattendu sous sa plume que mérité pour l'intéressé, à un autre laissé-pour-compte de l'ingrat monde des Lettres: Jean-Louis Curtis (1917-1995). Curtis avait lui aussi obtenu le Goncourt. C'était en 1947 pour Les Forêts de la nuit. Ces forêts où il rôde aujourd'hui, si loin des splendeurs de chez Drouant, avec Clavel et tant d'autres, avant que l'histoire littéraire ne rende son jugement dernier. Au minimum dans un siècle ou deux, "particules élémentaires" comprises. D.P.
(Cette chronique a été publiée,

dans une version légèrement modifiée,

dans l'hebdomadaire "Voix du Jura",

n° 3452, semaine du 20 au 26 janvier 2011). 

 

Ferrat, Chabrol:

l'émotion consolatrice
   Drôles d'hommages, quand on y pense. Il y a quelques mois, la France, larme printanière à l'oeil et lyrisme aragonien aux lèvres, n'en finissait plus de saluer Jean Ferrat. La télévision nationale, on s'en souvient, n'hésita pas à retransmettre en direct les obsèques de l'"échappé"  ardéchois, un peu à la façon d'une étape de la "Grande boucle" dans un col cévenol. Et les foules bigarrées ne cessent, depuis, de se bousculer dans l'étroit cimetière basaltique, lors d'un fervent ballet qui ne manquerait pas d'agacer le discret compagnon des petites routes et des pensées rebelles.
   C'était en mars dernier, entre les deux tours d'une élection que les "bonnes gens"  boudèrent en une obstination inversement proportionnelle à celle qu'ils insufflèrent dans leur "au revoir" au chantre de La Montagne. Et voici donc qu'un semestre plus tard disparaît Claude Chabrol, sous un concert de louanges et face une émotion, certes pas tout à fait de la dimension de la précédente, mais néanmoins étonnante par son impact à la fois médiatique et intimiste.
   Holà, que se passe-t-il donc pour qu'un pays peu réputé pour aimer ses artistes - c'est un euphémisme - manifeste ainsi, coup sur coup, sa sympathie et son chagrin? Un tel engouement se justifie évidemment, au-delà de la force des couplets ou des films des deux créateurs, par la somme d'admiration et de proximité qu'ils inspiraient, chacun de son côté. Le premier par son insolente tendresse et ses engagements jamais feints. Le second par son observation espiègle et grinçante de la société. Mais sans doute faut-il voir également, dans ces effets conjugués de complicité populaire, des éléments d'ordre plus circonstantiels. L'interprète de Ma Môme et le cinéaste du Boucher, dans des registres répétons-le fort différents, n'en incarnaient pas moins l'un et l'autre, y compris sans doute jusque dans les propres limites de certaines de leurs oeuvres, une honnêteté, un goût du travail bien fait, un attachement à la mémoire et un indéfectible respect des individus. Autant de valeurs, faut-il le rappeler, qui font particulièrement défaut en une époque de cynisme roi, de politique dévoyée, de chasse aux minorités ethniques, de charters vrombissant d'indécence sur le tarmac glissant des campagnes électorales...
   Impossible de réécouter une chanson de Ferrat ou de se "repasser" un film de Chabrol sans s'imprégner des bénéfiques célébrations de la patience, de la malice, de la tolérance et de la liberté. Et puis, avons-le, nous ressentions une vraie consolation à les voir l'un et l'autre, moustache frémissante ou pipe en bouche, parler soupes d'autrefois, vins de terroir et pourfendre en se marrant "les cons qui n'arrêtent pas de voler et les autres de les regarder", cela en une époque où la fumée conviviale, le verre entre amis et l'humour décapant tombent sous le coup de la loi, alors que la "bêtise d'Etat" entache le pays du droit de Roms. 
   Entre "ombre faite humaine" et "oeil de Vichy", entre "amour cerise"  et adultères provinciales, Jean Ferrat et Claude Chabrol étaient tous deux, à leur manière, d'Antraigues à Sardent, d'éloquents refrains en travellings suggestifs, inscrits à l'inventaire de nos monuments historiques familiers. Continuons à nous précipiter pour la visite en groupes de leurs battements de coeur, de leurs ricanements, de leurs univers, de leur exemplarité. Alléluia et Moteur! D.P.

   

 La rentrée littéraire,

quelle vacherie!
 Elle est retrouvée. Quoi? La rentrée littéraire qui n'a, avouons-le, pas grand'chose à voir avec l'éternité rimbaldienne. Les libraires transpirent. Les attachées de presse s'enfièvrent. Les chroniqueurs frottent leurs lunettes et affûtent leur sens critique. Un peu partout on compte, on compare, on spécule. Au juste, 701 romans, dont 497 français, ça fait combien de plus, de moins ou de pile poil pareil que l'année dernière qui, elle-même, etc. Drôle de phénomène bien de chez nous que cette espèce de foire d'automne où l'on remplace les bestiaux par des bouquins et les viriles clameurs des enchères par des maquignonnages autour des prix. Palpez un peu cette Nothomb, vous m'en direz des nouvelles. Et le dernier fleuron de la race Houellebecq, visez-moi cette encolure. 
   S'il y en a une qui ne risque pas de s'offusquer de la métaphore bovine, c'est bien Claudie Gallay. La petite femme aux yeux bleu pervenche, propulsée directement de ses terreuses origines nord-iséroises aux "déferlantes" du succès, a écrit son nouvel opus, L'Amour est une île, (Actes Sud), dans sa bergerie du Charolais. Avec des broutards crème meuglant sous sa fenêtre. Avec un ciel pluvieux comme vache qui pisse. La-bas, du côté de La Clayette et de Semur, il y a les prés sans Saint-Germain. Et les éleveurs, qui tordent leurs casquettes à l'heure d'écorner leurs troupeaux, se fichent de l'embouche romanesque comme de la première litière de leur stabulation.
   Ils ne dévoreront ni Despentes, ni Forest, ni Volodine. Ni Linda Lê, ni Adam, ni Claudel. Et encore moins Breat Easton Ellis et J.M. Cootzee. Pas le temps. Propos un brin savants. Bref, un monde qui n'est pas le leur. Claudie, ce n'est pas pareil. Elle est presque d'ici. Elle cause comme l'ultime épicière du coin qui fait dépôt de pain et de journaux. Pas mince, le compliment.
    Cette fois-ci, c'est vrai, elle s'est embarquée du côté du festival d'Avignon l'année de la grève des intermittents. Evidemment, on s'en fiche un peu sur les rives de la Grosne, de la Guye ou du Grison. Mais sûr, la prochaine fois, elle parlera des gens du cru. A commencer, peut-être, par les habitants de Saint-Ythaire. Saint-Ythaire, c'est entre Bonnay et Curtil-sous-Burnand. 122 âmes en colère contre le projet d'implantation de cinq éoliennes. Un super sujet pour l'écrivain qu'on a même aperçue l'autre soir au "Vingt heures" de TF1.
    Les révoltés de Saint-Ythaire? A moins que ce ne soient les Don Quichotte de Bény. Bény, c'est au coeur de la Bresse, de l'autre côté de la Saône. Là, c'est contre la future Ligne à grande vitesse qu'on se mobilise à coups de calicots et de banderoles accrochés aux barrières des fermes et des villas avec, parfois, des slogans en patois: "LGV, to ka t'nallo!" ("LGV, tu n'as qu'à t'en aller"!).
   Des hélices géantes bientôt essaimées dans le paysage si cher jadis aux abbés de Cluny ou des trains fous écrasant prochainement l'AOC des célèbres volailles aux pattes bleues. Fichue alternative, quand on y pense. D'autant plus que, dans ce décor de pseudo-polar rural, on ne discerne pas la moindre librairie à l'horizon. Alors, dites, où c'est qu'on va les trouver, à Saint-Ythaire, à Bény ou ailleurs, les 701 titres annoncés? Houellebecq a raison: il convient de revoir de toute urgence "La carte et le territoire". Ah! quelle vacherie, par ici, la rentrée littéraire. (Fin août 2010). D.P.

 

Quelques nouvelles de par ici
 
 
    Je vais vous donner un peu des nouvelles de par ici. C'est où par ici? C'est chez moi. Enfin, je veux dire pas loin. A la rigueur juste à côté. Le décor, vous le connaissez. Il y a un village avec son clocher vaguement roman. Le presbytère transformé en gîte rural. L'épicerie où l'on vend des caramels pour les gosses et des asticots pour la pêche. Le calme règne jusqu'au milieu de l'après-midi. C'est à ce moment-là que les tracteurs ramènent les voitures de foin dans les fermes. Les travaux agricoles, cette année, quelle galère: on est passé directement de l'hiver du mois de mai à la canicule du solstice! Vers dix-huit heures, dix-huit heure trente, les gosses font des pirouettes à bécane et les ados, sur la placette, gloussent dans leurs téléphones portables sans jamais déclarer forfait. Ensuite, le boulodrome de fortune prend  doucement des allures de petit G20 provincial.
    Imperturbable, l'employé municipal arrose les fleurs. Ou ce qu'il en reste. Le week-end dernier, des dadais en goguette ont piétiné les terre-pleins. "Saloperie de désoeuvrés!" maugrée Jean en lisant l'entrefilet dans la chronique locale. Jean, c'est le facteur. Après sa tournée, il aime bien prendre un verre. Le seul café qui n'a pas encore baissé rideau aligne trois tables sur le trottoir. Les autres troquets ont tous fermé. Trop de travaux pour se mettre aux normes. En sirotant son panaché, le préposé s'attarde sur le journal du coin. Les décès, les mariages, les naissances, les accidents... Il lit aussi le billet, en haut à gauche de la page 2. Il y a même la photo du chroniqueur qui tient un bouquin dans ses mains. En regardant de près, on découvre le titre et l'auteur. C'est Après beaucoup d'années de Philippe Jaccottet.
    Jaccottet est un immense poète qui vit dans les parages. Mais personne ne le connaît vraiment. Jean s'en fiche. Lui, ce qu'il recherche dans son canard, ce sont les infos pratiques. Ou les échos du conseil municipal. L'annonce des fêtes d'été. Les vide-greniers des alentours. Mais à la Une, il y a cette photo. Un ministre et sa femme "dans la tourmente". Eric et Florence Woerth, ils s'appellent. Pierrot, le patron du café, qui vient faire un brin de causette à Jean, prononce ce nom à sa façon. Il dit "Voerte" et ça sonne un peu comme un hommage aux absinthes verlainiennes d'autrefois. "Tous pareils, hein, y'en a pas un pour racheter l'autre!". Jean, le regard rivé aux résultats du "Mondial" de foot et au classement général du Tour de France, ne répond rien. Ou alors il fait "hum hum" et bien malin qui pourrait comprendre si c'est une approbation ou l'inverse. 
  Rien ne bouge, ou presque. Il y a juste un soupçon d'électricité dans l'air. La grêle est annoncée pour le soir mais, c'est bien connu, "à la météo, ils se trompent tout le temps...". N'empêche, il faut hâter la fenaison. Demain à l'aube, les fourches hydrauliques des colossaux Renault ou John Deere payés à crédit planteront leurs dents dans ces rouleaux herbeux qui, au mitan des parcelles de la PAC, ressemblent aux chignons lavande des aïeules de ce "pays". Ce "pays" qui pleure et qui rit, qui meurt et qui vit. Ce "pays" qui attend les touristes. Ce "pays" en jachère où, dans les villas des lotissements en extension, Internet remplace désormais l'épicier qui faisait jadis sa tournée en klaxonnant à travers des hameaux pleins de vieux taiseux et de chiens tout en gueule. 
  Voilà, ça se passe par ici un jour brûlant de juillet. Plus tard, peut-être, je vous donnerai des nouvelles de par là-bas. C'est où par là-bas? C'est du côté de par ici. Si jamais, un de ces quatre, vous avez l'occasion, arrêtez vous quelques instants, on parlera un peu de Jaccottet. "Faites passer, disait la terre elle-même, ce matin-là, de sa voix qui n'en est pas une. Mais quoi encore? Quelle consigne?" (Juillet 2010). D.P.
 

    

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