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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 20:55

  

   Ca y est, c'est parti. A chaque jour, désormais, son info pour la course à la présidentielle. Au lendemain du pas allègrement franchi par Jean-Pierre Chevènement, changement de décor avec Olivier Besancenot adepte, soudain, du coup de frein. Pas question pour lui de s'aligner en vue du Grand prix 2012. Il faut dire qu'avec son petit vélo de facteur, il ne fait pas le poids face à DSK. Car oui, le peut-être-éventuellement-probable pilote de la candidature PS se déplace en Porsche. Certes, ce ne serait pas sa propre bagnole, ce bolide à 100.000 euros qui a créé le "buzz" ces dernières heures, mais avouez qu'il convient de surveiller sa monture, surtout devant les photographes, lorsqu'on semble prêt à vouloir rassembler "le peuple de gauche" qui souffre de plus en plus à la pompe.

   Remarquez, quand on lorgne la ligne d'arrivée élyséenne, mieux vaut avoir un véhicule qui carbure. Prenez Nicolas Hulot, par exemple. Plutôt bien équipé d'habitude, le bonhomme volant. Eh bien, cette fois-ci, rien. La mécanique sondagière ne décolle pas. Tout le contraire de Marine Le Pen  qui, elle, on le sait, a opté pour le parachute ascensionnel. De quoi rendre envieux François Fillon qui a lancé pour de bon, ce jeudi, la campagne de la Majorité dans une France "modernisée malgré les revers". Le Premier ministe roule évidemment pour Sarkozy. Rouler, c'est une façon de parler. Mieux vaudrait dire "ramer" au point où en est le chef de l'Etat dans l'opinion. C'est tout de même terrible, quand on y pense, de finir à la pagaie un quinquennat commencé en yacht... Ah! si seulement un ami pouvait lui prêter sa grosse cylindrée. D.P.

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 21:51

   Et revoilou le "Che". Comme si de rien n'était. Comme s'il n'avait pas déjà joué contre son propre camp en 2002. Comme s'il n'y avait pas eu, cette année-là, un certain 21 avril. Comme s'il n'avait pas alors reconnu lui-même sa part de responsabilité dans ce séisme. Comme si, à 72 berges, il ne pouvait pas aspirer à un peu de repos.

   Mais pourquoi, bon sang, veut-il à nouveau y aller? Oh! l'ex-"miraculé de la République"  s'en est expliqué ce mercredi en toute franchise. Ce n'est pas qu'il a un grand projet. Ce n'est pas qu'il s'ennuie. Ce n'est même pas pour embêter ses "amis" - ou si peu. Non, Jean-Pierre Chevènement est porté par une simple et belle ambition. Il est candidat à la présidentielle de 2012 "pour faire bouger les lignes". Point barre.

   En voilà de l'intention respectable! Mais que le trublion récidiviste belfortain nous permette, en passant, une suggestion. Pour quelqu'un qui se plaît vraiment à "faire bouger les lignes", il y a une autre occupation bien moins dangereuse: la pêche. Ce ne sont pas les rivières qui manquent dans l'Est et ce "boulot"- là, c'est paisible comme tout: on ferme sa gueule et on hameçonne. Allez, chiche Monsieur "Che"? D.P.

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 17:25

   Tout comme chacun se souvient de ce qu'il faisait le 11 septembre 2001, nul n'oubliera l'instant où il a appris, ce lundi matin à l'aube, la mort de Oussama ben Laden. Non seulement du fait du caractère historique de ces deux dates balayant d'un seul souffle le reste de l'actualité, mais parce qu'elles sont évidemment intrinsèquement liées. Liées comme l'horreur et le soulagement. Comme la foudre et ce qui ressemble à une embellie. Comme le spectre du chaos permanent et l'aspiration à un sursaut de civilisation, même s'il aurait sans doute mieux valu que "l'homme le plus recherché de la planète" soit capturé. Mais trève d'hypocrisie: qui versera des larmes sincères?

   On aimerait bien, en revanche, que l'espoir apporté par la dispartion du sinistre reclus pakistanais soit inversement proportionnel à la déflagration qu'il fit s'abattre sur l'Amérique frappée par les avions fous. Or, évidemment, il n'en est rien. L'éliminination d'un symbole - fût-ce l'un des plus maudits de l'époque - ne détruit pas, comme par magie "obamaïenne", le pernicieux réseau de défis sanglants et de barbarie qui, en une décennie, n'a cessé de proliférer.

   Ne faisons, toutefois, pas trop la fine bouche. La fin de ben Laden a des allures de "chute" d'Hitler, le suicide en moins; La haine raciste et la folie mégalomane destructrice n'ont pas disparu au printemps 1945, mais le monde, meurtri et traumatisé, a respiré un peu mieux. Au lendemain de la mort sans procès du gourou terroriste qui ricanait dans les ruines, à la barbe de l'humanité, restons, certes vigilants, mais avalons une goulée d'air neuf.

   Et puis, tiens, faisons un rêve: que ce 2-Mai soit une sorte de 11-Septembre à l'envers. D.P.

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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 08:09

   Suspendre les accords de Schengen pour faire face à l'afflux d'immigrés? Tiens, encore une idée que le gouvernement vient de repiquer dans le programme du FN. Au train où vont les choses en matière d'emprunts frontistes, on va sans doute nous préconiser le retour du franc avant 2012. Préparons-nous. Heureux nostalgiques que ceux qui ont gardé dans leurs bas de laine les Berlioz et autres Delacroix. Et qu'ils profitent de ce long week-end de fête pour ressortir d'abord leurs Pascal. D.P.

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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 21:54

   Ouf, les affaires Woerth-Bettencourt ou MAM-Ollier ne seront pas restées sans effet longtemps! Pour le vaste immeuble de l'Etat, c'est désormais transparence à tous les étages. Depuis ce jeudi matin, en effet, tous les ministres, y compris le Premier d'entre eux, sont censés dévoiler leurs biens sur le site du gouvernement. L'objectif, on l'aura compris, est d'éviter de nouveaux soupçons de conflits d'intérêts. On se doit évidemment d'applaudir bien fort à ce type d'initiative. Il n'y a que les éternels esprits chagrins pour se demander si tout cela n'est pas que poudre républicaine aux yeux des citoyens.

   Certes, ce recensement public exclut quelques bricoles, genre patrimoine immobilier. Mais enfin quoi, nous aurions tort de faire la fine bouche. On apprend ainsi, sans ménagement aucun, que François Fillon détient des actions EDF et Crédit Agricole, alors que Chantal Jouanno a, pour sa part, misé sur les valeurs Pernod-Ricard. Mieux: on sait maintenant que Luc Chatel possède un Plan d'épargne à action (PPA) et qu'Alain Juppé, tenez-vous bien, a souscrit un contrat d'assurance-vie. Et, attention, ce ne sont là que quelques-unes des révélations. Si ça se trouve, en épluchant un peu mieux le document, on va découvrir que Frédéric Mitterrand est propriétaire d'un scooter, que Nadine Morano s'est offert (presque) tous les disques de Renaud et que Frédéric Lefebvre est l'heureux possesseur d'une garde-robe Zadig et Voltaire.

   On se moque, on se moque, mais il n'y a pas de raison que la transparence ne célèbre pas elle aussi, à sa manière, le week-end... d'opaque. D.P. 

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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 21:39

   Il y a des dates qui n'ont pas besoin d'années pour exister. Du fait de leur exceptionnelle force évocatrice, constituée seulement du jour et du mois, elles sont, en quelque sorte, devenues infinitives. On dit le 4 août. On dit le 14 juillet. On dit le 11 septembre. Il arrive même que l'article indéfini se substitue au défini. Avec, il est vrai, une légère nuance. Ainsi, "le" 21 avril, c'était hier. Mais "un" 21 avril, ce pourrait bien être demain. Vertige du calendrier en ce doux jeudi où l'on a du mal à se détacher du repère historique inscrit sous nos yeux et dans nos mémoires.
   C'était quand déjà "le" 21 avril? C'était un dimanche soir de printemps acide et de stupeur politique. C'était quoi, ce 21 avril-là? C'étaient deux visages côte à côte sur l'écran de la télé, à 20 heures, comme le casting d'un mauvais polar électoral. C'était la clameur d'un peuple sans Jospin sur fond de fugue en Ré majeur du grand perdant. C'était une surprise, un traumatisme, un remords collectif.

   Le 1er Mai qui suivit se déploya en un immense cortège de consciences à retardement. Au deuxième tour, tout s'arrangea, si l'on ose dire. Le Pen replia son salut, Chirac l'emporta haut la main. On tira la leçon. On accusa l'autre. On se félicita du "sursaut". Puis on rangea bien vite l'arsenal des "Plus jamais ça" dans le très poussiéreux grenier de la République.

   C'est où désormais le 21 avril? On aimerait bien que ce ne soit pas seulement gravé sur nos éphémérides mais dans tous les esprits. Ne rêvons pas trop, toutefois, en ce jour peut-être moins anniversaire que préfigurateur. Et remettons-nous au boulot citoyen. Pas de bougies sur le gâteux. Ce n'est vraiment pas le moment de souffler. D.P.
 

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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 21:10

   Avouez qu'on n'est pas très clairs avec les dictateurs. On a fait un barouf de tous les diables avec la fin de règne de quelques-uns - pas des moindres, il est vrai - et, désormais, plus un jour ne se passe sans qu'on attende la chute d'un autre, là-bas en Libye. Tombera, tombera pas... Les bombes sont larguées, les paris sont lancés, le suspense est à son comble. Or, pendant ce temps-là, que se passe-t-il? Eh bien, voilà qu'un historique, un pur parmi les purs, s'éclipse en douce, sans qu'on lui demande rien, sans qu'on lui envoie nos avions, nos ultimatums et nos experts en stratégie militaire. C'est vrai, quoi! Pas un mot ou presque sur le retrait, ce mardi, de Fidel Castro de la tête du PC cubain. Certes, c'est une décision qui intervient cinq ans après un premier geste du "barbudo"  en faveur de son frère Raul, mais tout de même, quelle discrétion! En d'autres époques, ce tournant aurait fait la Une de l'actualité. Affaire de trop forte concurrence sans doute. Le président français était à Sarkoville-Mézières. Barak Obama est confronté à la dette américaine. Un mariage princier agite sa quincaillerie people de l'autre côté de la Manche. Jusqu'à Daniel Auteuil qui vient de remonter La Fille du puisatier sur son treuil à pagnoleries souvenirs... Bref, c'est vraiment pas de chance pour Fidel... Depuis qu'il a échangé son treillis pour un survêtement Adidas, il peut faire ce qu'il veut, tout le monde s'en fiche. Pauvre Lider Minimo! D.P.  

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 22:17

   C'était, à sa manière, un joli conte (on pourrait presque écrire: "un joli compte") cette histoire de fric que les entreprises bénéficiaires se préparaient à reverser à leurs salariés. Et pas des clopinettes. Mille euros. Tout ronds. On entendait déjà tintinnabuler les piècettes et ça donnait soudain à notre printemps estival une petite musique joyeusement mêlée au parfum du lilas et des glycines.

   C'est en tout cas ce qu'on avait compris. François Baroin, l'autre jour, était formel. Il y avait de la prime d'intéressement dans l'air. Et, avouons-le, d'entendre Laurence Parisot râler rendait encore plus agréable cette poule aux oeufs (de Pâques) d'or. Sauf que, pas de bol, on n'avait pas bien pigé. Christine Lagarde a rectifié la donne ce lundi avec des raideurs de notaire de province. Pas question de chiffrer ce "cadeau". Et puis, d'abord, y en aura-t-il un? Qui concernera-t-il? Comment sera-t-il calculé? Vous avez tout saisi, vous? Nous non. La seule chose qu'on a retenue, c'est qu'il y a, dans cette volte-face sur fond(s) de campagne électorale, beaucoup plus de flou que de flouze. Et de voir tout à coup la patronne du MEDEF retrouver le sourire - non, promis, juré, ce n'est pas de l'acharnement -  nous fait perdre le nôtre.
   Ce dont on est sûr, c'est qu'il va falloir trouver autre chose pour payer l'essence dont les prix s'envolent comme les pollens d'avril. Surtout pour les fonctionnaires dont les salaires vont être victimes de gelées pas seulement matinales. A ce train-là, le gouvernement va devoir ramer fort pour ramener un brin d'optimisme. Ce qu'il risque vraiment de toucher, lui, c'est une très générale prime de désintéressement. D.P.    

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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 14:05

   "L'intégration est en panne", profère, un brin péremptoire, Claude Guéant. Ah! le coup de la panne, on connaît... Jadis, Chirac avait, dans un autre domaine, rendu un verdict analogue. Foutu, cassé, à réformer qu'il était "l'ascenseur social". Le problème, c'est qu'aucun réparateur astucieux - et on en a connu quelques-uns exhibant volontiers des outils miracles - n'est venu à bout de l'avarie.
   Cela dit, ne désespérons ni Billancourt, ni la campagne française. Michel Rocard veille. A 80 ans passés, le père de la "deuxième gauche" vient de donner une belle interview à Paris Match. Revenu de tout, des entourloupes mitterrandiennes au sirènes sarkozystes, en passant par les Pôles (ce qui est mieux que les extrêmes, on en conviendra), l'ex-Premier ministe clame haut et fort son credo: "Il faut chanter, lire, jouer de la musique". Et le plus intelligent de nos bougonneurs républicains de déplorer: "Notre époque a perdu le sens de la fête".

   Il a raison Rocard même si tout ça, à l'évidence, ce ne sont que des paroles. Parce qu'enfin quoi, on connaît la chanson... Tiens, au juste, en parlant de chansons, vous vous souvenez de celle-ci: "On peut toujours remplacer la pluie / Mais on ne peut pas remplacer le soleil / On peut toujours faire semblant d'être sérieux / Mais on ne peut plus faire semblant d'être heureux". C'est un vieux couplet de trois francs six sous signé Jean-Claude Darnal. Le plus célèbre Ch'ti des années soixante (il était né à Douai, à quelques encablures de La Panne) vient de mourir, à 81 ans. Redéposons ses disques sur nos platines. Ne serait-ce que pour faire plaisir à Rocard.

   A moins, bien sûr, que le phono d'hier soit tombé en panne. D.P.   

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 21:41

   "Moi, la situation, je la sens bien..." On imagine la tête des députés UMP devant lesquels Nicolas Sarkozy s'est livré, ce mercredi, à ce petit numéro d'autosatisfaction dont il raffole et dont, probablement, il use désormais comme d'un exorcisme, façon - toute proportion gardée - La vie est belle de Roberto Benigni. Sans doute les invités du déjeuner élyséen ont-ils piqué du nez dans leurs assiettes républicaines. Car eux, c'est un euphémisme, ils sont nombreux à ne pas sentir grand-chose quand ils se tournent vers l'horizon 2012. Séquence perdition, comme dirait l'autre.
   L'autre? Mais Nicolas Hulot, pardi! Et ce n'est pas sa candidature, annoncée un peu plus tôt dans la matinée, qui devrait vraiment rassurer le chef de l'Etat. Le merveilleux fou volant dans sa drôle de machine électorale a au moins été clair sur un point. Il navigue désormais "à l'opposé des choix, des méthodes et de la vision de la majorité actuelle". Séquence démolition. A ce train-là, si on peut dire, l'ex-animateur de télé, qui adore également descendre le Zambèze à la pagaie, aura probablement vite fait de la semer aussi dans la campagne qui commence, la pagaille.
   Heureusement qu'il nous reste Frédéric Lefèbvre et Nadine Morano pour détendre un chouïa l'atmosphère. La semaine dernière, l'imparable secrétaire d'Etat assimilait Voltaire à une marque de prêt-à-porter et mardi c'est la ministre de l'Apprentissage et de la formation professionnelle qui a confondu Carlos Ghosn avec le chanteur Renaud. Pourvu qu'on ne lui demande pas son avis sur Nicolas Hulot. Partie comme elle est, elle pourrait bien répondre qu'elle n'a pas vu tous les films de Tati. Séquence dérision. D.P.

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Texte Libre

Ces révolutions que

nous n'avons pas vu venir

   De retour à Bény, en ce bel hiver de givre, je relis cette carte postale que mon père garde, avec celles des étés précédents, sur le buffet de la cuisine. "Sous le ciel encore chaud de la Tunisie, nous pensons bien à toi. Ici, on ne se croirait pas à la veille de la Toussaint. À bientôt. On t'embrasse". Des mots tout simples, écrits comme toujours à la hâte, au moment de reprendre l'avion. 

   C'était à peine trois mois plus tôt. Du Cap Bon où nous faisions halte, nous avions effectué de cahotants trajets à travers le pays. Le Temple des eaux au pied du djebel Zaghouan. Le site romain de Dougga, pur poème de pierre, de vent et d'oliviers, où Abdallah, notre guide, nous avait imposé une visite pour le moins exhaustive. Les villages poussiéreux où la population s'ennuie sous les palmiers flétris. Les charrettes, les bourricots, les antiques mobylettes. La pauvreté, la dignité et, pensions-nous, la résignation.

     La résignation? Eh oui, même lorsqu'on est le témoin d'un régime sans ambiguïtés, il n'est pas toujours si simple de pressentir l'histoire en marche. Avec le recul, pourtant, il y avait eu des scènes éloquentes. Ces barrages de police un peu partout, justifiés alors par un enlèvement d'enfant. Ce jeune diplômé quêtant quelques dinars dans les majestueuses ruines de Thuburbo Majus et qui se cachait pour aborder les "nantis" que nous étions à ses yeux. Un feu couvait en lui, c'est sûr. Il n'aurait peut-être pas fallu grand-chose pour qu'il parle. Mais nous étions pressés, comme souvent.

     Et, disons-le aussi, la méfiance nous gagnait. Un soir, du côté de la cité viticole de Grombalia, un 4X4 aux vitres fumées avait rattrapé notre "Symbol" de location. Une impression se confirmait: nous étions suivis. Sans doute vaut-il mieux ne pas écrire "journaliste" à la rubrique "profession" sur les fiches de douanes à l'arrivée lorsque, quelques mois plus tôt, on a utilisé le mot "dictature" pour rendre compte de la dernière parodie de réélection présidentielle au palais de Carthage.

     Les touristes européens flânaient dans les souks. Les cornes de gazelles étaient sucrées, le vin gris de Mornag montait à la tête, octobre avait de superbes rousseurs de désert et la tiédeur des plages invitait à fermer à demi les yeux. Que voulez-vous, c'est comme ça: exportées sur place, les plus solides notions de droits de l'homme se dissolvent parfois dans le bleu de la mer...

     Pour notre part, nous aurions dû prêter davantage attention aux ardents regards noirs de toute une jeunesse rivés aux téléphones portables. La "génération Ben Ali dégage!" préparait, dans la retenue, le grand soir arabe. Le fantoche président de fer était encore omniprésent. Piètre sosie d'un acteur de série B aux cheveux teints, posant, la main sur le cœur à chaque coin de rue, dans chaque lieu public, à côté des pubs pour les biscuits "Tigato" et pour les firmes corrompues se partageant le gâteau.

     Et voilà. Maintenant nous sommes au début 2011. Dans l'odeur du jasmin et de la poudre, dans le bruit des youyous et des balles, la Tunisie a fait sa "Révolution Facebook". Bonheur de découvrir ces incroyables images à la télévision qui en rappellent d'autres. À Berlin non plus, nous n'avions rien vu venir en novembre 1989. Pas plus qu'à Bucarest le mois suivant. Pas plus qu'au Caire ces dernières semaines...

     Nous parlons de tout cela, ce soir, dans cette ferme de Bresse où, depuis plus de trois ans, mon père veille seul avec son chien et ses cartes postales. Celle-ci, un peu plus ancienne, a été postée de Louxor: "Le printemps égyptien est doux. De part et d'autre du Nil, des merveilles nous attendent. À bientôt. On t'embrasse". Tout à l'heure, il nous rappellera comment lui aussi a retrouvé un jour la liberté. C'était en janvier 1945. L'armée russe avançait. Les portes du stalag de Silésie où il venait de passer plus de cinq ans s'ouvraient. Il allait encore mettre plus de quatre mois pour traverser, à pied et la faim au ventre, un no man's land de charniers, de ruines et de spectres hagards.

     Mais ceci est une autre histoire, direz-vous. Bien sûr. N'empêche, la Liberté, d'où qu'elle vienne, d'où qu'elle revienne, est la même. Au Nord ou à l'Est hier. Au Sud aujourd'hui. Dans nos sursauts collectifs. Dans nos émois partagés. Par l'étroite fenêtre aussi, parfois, de nos petites perceptions occidentales. D.P.

(Cette chronique a été publiée

dans l'hebdomadaire "Voix de l'Ain",

n° 3433, semaine du 11 au 18 février 2011). 

  

La carte de la gloire,

le territoire de l'oubli

   Le triomphe de Michel Houellebecq nous réjouit. Nous fûmes suffisamment déçus par ses échecs au Goncourt en 1998, avec Les Particules élémentaires, et en 2005, avec La Possibilité d'une île, pour ne pas nous féliciter de sa victoire, lundi dernier, à la troisième "tentative". Et cela d'autant plus que La Carte et le territoire (Flammarion) est un roman, à la fois désenchanté et jubilatoire, qui s'inscrit à merveille dans l'air du temps de ce mois de novembre 2010 où, sous la résignation apparente, se profile une très énergique "extension du domaine de la lutte".
   Le lendemain du prix, nous écoutions l'"heureux"  lauréat, sur France Inter, exhorter les auditeurs à ne jamais baisser les bras. "Ne vous laissez pas emmerder, soyez libres!", clamait-il. Magnifique, Michel! comme dirait Drucker qui ne va sans doute pas tarder à programmer un"Vivement dimanche"  houellebecquien. Il faut dire que ce matin-là, le malicieux écrivain à la paupière lasse comme ses anoraks réussissait une sacrée performance. Il volait carrément la vedette au général de Gaulle dont on célébrait pourtant, un peu partout ailleurs, le quarantième anniversaire de la disparition. Et lorsque l'invité déclara un brin péremptoire: "On n'a pas de devoirs envers son pays, on est des individus, c'est tout!", on a bien cru entendre, en bruit de fond radiophonique, le héros de Colombey se retourner dans sa tombe, pour autant que sa gigantesque stature posthume le lui en laissait le loisir.
   Tant pis pour "l'homme du 18 juin", c'est celui du 8 novembre qui était ici à l'honneur! La gloire est ainsi faite. L'enthousiasme du moment peut balayer d'un insolent revers de manche de parka fripée la majestuosité d'un uniforme. Voilà bien à quoi nous songions en écoutant ce drôle de fan de Jean-Pierre Pernaud et de Julien Lepers nous rappeler que "la France est un hôtel, pas plus".
   Injustice? Affaire de circonstances, c'est tout, évitons les grands mots. D'ailleurs, s'il y en a un qui est déjà rompu aux fatals soubresauts de la renommée, c'est à l'évidence Michel Houellebecq lui-même. "C'est curieux comme les choses changent..." fait-il dire au père de son double, à la page 217 de son opus désormais ceint de la prestigieuse bande rouge. Oui, les choses changent vite et bien malin qui pourrait évaluer la durée du rayonnement de celui qui, il n'y a pas si longtemps encore, était conspué à l'unanimité, ou presque.
   Comment pouvait-on, dans un contexte analogue, ne pas penser, au moment de l'attribution du prix, à un lauréat précédent qui vient de disparaître dans une assez scandaleuse indifférence? Lorsqu'il fut sacré, en 1968, pour Les Fruits de l'hiver, lui aussi capta tous les regards. Lui aussi éclipsa momentanément de Gaulle, avant que la chienlit ne déferle. Lui aussi fit des déclarations brutes de décoffrage. Lui aussi pesta contre les travers de la société du moment. Lui aussi réhabilita l'âme des provinces et des bourgades. Lui aussi fut traité de populiste. Lui aussi aimait les chiens. Lui aussi lorgnait vers l'Irlande. Lui? Il s'appelait Bernard Clavel et il a signé plus de quatre-vingts ouvrages dévorés, loin des chapelles, sinon celles du Jura aux toits de pierre et de bois, par des millions de gens.
  Comprenons-nous bien: il ne s'agit pas de comparer les mérites respectifs du "dépressif" du Gâtinais et du bûcheron franc-comtois. Leurs oeuvres, pas plus que leurs démarches, leurs postures et leurs convictions - quoi que... - n'offrent de vraies similitudes. Qu'on nous permette simplement d'y mieux mesurer, parfois jusqu'au vertige, l'indécent grand écart auquel sont soumises, au fil des ans, ces notions floues que sont, en art, le goût et la reconnaissance, l'emballement et la postérité, le lâchage et la fidélité.
   Allez, terminons par une hypothèse. Et si, un de ces quatre, Michel Houellebecq rédigeait un vibrant éloge de Bernard Clavel? Dans La Carte et le territoire, il rend bien un hommage aussi inattendu sous sa plume que mérité pour l'intéressé, à un autre laissé-pour-compte de l'ingrat monde des Lettres: Jean-Louis Curtis (1917-1995). Curtis avait lui aussi obtenu le Goncourt. C'était en 1947 pour Les Forêts de la nuit. Ces forêts où il rôde aujourd'hui, si loin des splendeurs de chez Drouant, avec Clavel et tant d'autres, avant que l'histoire littéraire ne rende son jugement dernier. Au minimum dans un siècle ou deux, "particules élémentaires" comprises. D.P.
(Cette chronique a été publiée,

dans une version légèrement modifiée,

dans l'hebdomadaire "Voix du Jura",

n° 3452, semaine du 20 au 26 janvier 2011). 

 

Ferrat, Chabrol:

l'émotion consolatrice
   Drôles d'hommages, quand on y pense. Il y a quelques mois, la France, larme printanière à l'oeil et lyrisme aragonien aux lèvres, n'en finissait plus de saluer Jean Ferrat. La télévision nationale, on s'en souvient, n'hésita pas à retransmettre en direct les obsèques de l'"échappé"  ardéchois, un peu à la façon d'une étape de la "Grande boucle" dans un col cévenol. Et les foules bigarrées ne cessent, depuis, de se bousculer dans l'étroit cimetière basaltique, lors d'un fervent ballet qui ne manquerait pas d'agacer le discret compagnon des petites routes et des pensées rebelles.
   C'était en mars dernier, entre les deux tours d'une élection que les "bonnes gens"  boudèrent en une obstination inversement proportionnelle à celle qu'ils insufflèrent dans leur "au revoir" au chantre de La Montagne. Et voici donc qu'un semestre plus tard disparaît Claude Chabrol, sous un concert de louanges et face une émotion, certes pas tout à fait de la dimension de la précédente, mais néanmoins étonnante par son impact à la fois médiatique et intimiste.
   Holà, que se passe-t-il donc pour qu'un pays peu réputé pour aimer ses artistes - c'est un euphémisme - manifeste ainsi, coup sur coup, sa sympathie et son chagrin? Un tel engouement se justifie évidemment, au-delà de la force des couplets ou des films des deux créateurs, par la somme d'admiration et de proximité qu'ils inspiraient, chacun de son côté. Le premier par son insolente tendresse et ses engagements jamais feints. Le second par son observation espiègle et grinçante de la société. Mais sans doute faut-il voir également, dans ces effets conjugués de complicité populaire, des éléments d'ordre plus circonstantiels. L'interprète de Ma Môme et le cinéaste du Boucher, dans des registres répétons-le fort différents, n'en incarnaient pas moins l'un et l'autre, y compris sans doute jusque dans les propres limites de certaines de leurs oeuvres, une honnêteté, un goût du travail bien fait, un attachement à la mémoire et un indéfectible respect des individus. Autant de valeurs, faut-il le rappeler, qui font particulièrement défaut en une époque de cynisme roi, de politique dévoyée, de chasse aux minorités ethniques, de charters vrombissant d'indécence sur le tarmac glissant des campagnes électorales...
   Impossible de réécouter une chanson de Ferrat ou de se "repasser" un film de Chabrol sans s'imprégner des bénéfiques célébrations de la patience, de la malice, de la tolérance et de la liberté. Et puis, avons-le, nous ressentions une vraie consolation à les voir l'un et l'autre, moustache frémissante ou pipe en bouche, parler soupes d'autrefois, vins de terroir et pourfendre en se marrant "les cons qui n'arrêtent pas de voler et les autres de les regarder", cela en une époque où la fumée conviviale, le verre entre amis et l'humour décapant tombent sous le coup de la loi, alors que la "bêtise d'Etat" entache le pays du droit de Roms. 
   Entre "ombre faite humaine" et "oeil de Vichy", entre "amour cerise"  et adultères provinciales, Jean Ferrat et Claude Chabrol étaient tous deux, à leur manière, d'Antraigues à Sardent, d'éloquents refrains en travellings suggestifs, inscrits à l'inventaire de nos monuments historiques familiers. Continuons à nous précipiter pour la visite en groupes de leurs battements de coeur, de leurs ricanements, de leurs univers, de leur exemplarité. Alléluia et Moteur! D.P.

   

 La rentrée littéraire,

quelle vacherie!
 Elle est retrouvée. Quoi? La rentrée littéraire qui n'a, avouons-le, pas grand'chose à voir avec l'éternité rimbaldienne. Les libraires transpirent. Les attachées de presse s'enfièvrent. Les chroniqueurs frottent leurs lunettes et affûtent leur sens critique. Un peu partout on compte, on compare, on spécule. Au juste, 701 romans, dont 497 français, ça fait combien de plus, de moins ou de pile poil pareil que l'année dernière qui, elle-même, etc. Drôle de phénomène bien de chez nous que cette espèce de foire d'automne où l'on remplace les bestiaux par des bouquins et les viriles clameurs des enchères par des maquignonnages autour des prix. Palpez un peu cette Nothomb, vous m'en direz des nouvelles. Et le dernier fleuron de la race Houellebecq, visez-moi cette encolure. 
   S'il y en a une qui ne risque pas de s'offusquer de la métaphore bovine, c'est bien Claudie Gallay. La petite femme aux yeux bleu pervenche, propulsée directement de ses terreuses origines nord-iséroises aux "déferlantes" du succès, a écrit son nouvel opus, L'Amour est une île, (Actes Sud), dans sa bergerie du Charolais. Avec des broutards crème meuglant sous sa fenêtre. Avec un ciel pluvieux comme vache qui pisse. La-bas, du côté de La Clayette et de Semur, il y a les prés sans Saint-Germain. Et les éleveurs, qui tordent leurs casquettes à l'heure d'écorner leurs troupeaux, se fichent de l'embouche romanesque comme de la première litière de leur stabulation.
   Ils ne dévoreront ni Despentes, ni Forest, ni Volodine. Ni Linda Lê, ni Adam, ni Claudel. Et encore moins Breat Easton Ellis et J.M. Cootzee. Pas le temps. Propos un brin savants. Bref, un monde qui n'est pas le leur. Claudie, ce n'est pas pareil. Elle est presque d'ici. Elle cause comme l'ultime épicière du coin qui fait dépôt de pain et de journaux. Pas mince, le compliment.
    Cette fois-ci, c'est vrai, elle s'est embarquée du côté du festival d'Avignon l'année de la grève des intermittents. Evidemment, on s'en fiche un peu sur les rives de la Grosne, de la Guye ou du Grison. Mais sûr, la prochaine fois, elle parlera des gens du cru. A commencer, peut-être, par les habitants de Saint-Ythaire. Saint-Ythaire, c'est entre Bonnay et Curtil-sous-Burnand. 122 âmes en colère contre le projet d'implantation de cinq éoliennes. Un super sujet pour l'écrivain qu'on a même aperçue l'autre soir au "Vingt heures" de TF1.
    Les révoltés de Saint-Ythaire? A moins que ce ne soient les Don Quichotte de Bény. Bény, c'est au coeur de la Bresse, de l'autre côté de la Saône. Là, c'est contre la future Ligne à grande vitesse qu'on se mobilise à coups de calicots et de banderoles accrochés aux barrières des fermes et des villas avec, parfois, des slogans en patois: "LGV, to ka t'nallo!" ("LGV, tu n'as qu'à t'en aller"!).
   Des hélices géantes bientôt essaimées dans le paysage si cher jadis aux abbés de Cluny ou des trains fous écrasant prochainement l'AOC des célèbres volailles aux pattes bleues. Fichue alternative, quand on y pense. D'autant plus que, dans ce décor de pseudo-polar rural, on ne discerne pas la moindre librairie à l'horizon. Alors, dites, où c'est qu'on va les trouver, à Saint-Ythaire, à Bény ou ailleurs, les 701 titres annoncés? Houellebecq a raison: il convient de revoir de toute urgence "La carte et le territoire". Ah! quelle vacherie, par ici, la rentrée littéraire. (Fin août 2010). D.P.

 

Quelques nouvelles de par ici
 
 
    Je vais vous donner un peu des nouvelles de par ici. C'est où par ici? C'est chez moi. Enfin, je veux dire pas loin. A la rigueur juste à côté. Le décor, vous le connaissez. Il y a un village avec son clocher vaguement roman. Le presbytère transformé en gîte rural. L'épicerie où l'on vend des caramels pour les gosses et des asticots pour la pêche. Le calme règne jusqu'au milieu de l'après-midi. C'est à ce moment-là que les tracteurs ramènent les voitures de foin dans les fermes. Les travaux agricoles, cette année, quelle galère: on est passé directement de l'hiver du mois de mai à la canicule du solstice! Vers dix-huit heures, dix-huit heure trente, les gosses font des pirouettes à bécane et les ados, sur la placette, gloussent dans leurs téléphones portables sans jamais déclarer forfait. Ensuite, le boulodrome de fortune prend  doucement des allures de petit G20 provincial.
    Imperturbable, l'employé municipal arrose les fleurs. Ou ce qu'il en reste. Le week-end dernier, des dadais en goguette ont piétiné les terre-pleins. "Saloperie de désoeuvrés!" maugrée Jean en lisant l'entrefilet dans la chronique locale. Jean, c'est le facteur. Après sa tournée, il aime bien prendre un verre. Le seul café qui n'a pas encore baissé rideau aligne trois tables sur le trottoir. Les autres troquets ont tous fermé. Trop de travaux pour se mettre aux normes. En sirotant son panaché, le préposé s'attarde sur le journal du coin. Les décès, les mariages, les naissances, les accidents... Il lit aussi le billet, en haut à gauche de la page 2. Il y a même la photo du chroniqueur qui tient un bouquin dans ses mains. En regardant de près, on découvre le titre et l'auteur. C'est Après beaucoup d'années de Philippe Jaccottet.
    Jaccottet est un immense poète qui vit dans les parages. Mais personne ne le connaît vraiment. Jean s'en fiche. Lui, ce qu'il recherche dans son canard, ce sont les infos pratiques. Ou les échos du conseil municipal. L'annonce des fêtes d'été. Les vide-greniers des alentours. Mais à la Une, il y a cette photo. Un ministre et sa femme "dans la tourmente". Eric et Florence Woerth, ils s'appellent. Pierrot, le patron du café, qui vient faire un brin de causette à Jean, prononce ce nom à sa façon. Il dit "Voerte" et ça sonne un peu comme un hommage aux absinthes verlainiennes d'autrefois. "Tous pareils, hein, y'en a pas un pour racheter l'autre!". Jean, le regard rivé aux résultats du "Mondial" de foot et au classement général du Tour de France, ne répond rien. Ou alors il fait "hum hum" et bien malin qui pourrait comprendre si c'est une approbation ou l'inverse. 
  Rien ne bouge, ou presque. Il y a juste un soupçon d'électricité dans l'air. La grêle est annoncée pour le soir mais, c'est bien connu, "à la météo, ils se trompent tout le temps...". N'empêche, il faut hâter la fenaison. Demain à l'aube, les fourches hydrauliques des colossaux Renault ou John Deere payés à crédit planteront leurs dents dans ces rouleaux herbeux qui, au mitan des parcelles de la PAC, ressemblent aux chignons lavande des aïeules de ce "pays". Ce "pays" qui pleure et qui rit, qui meurt et qui vit. Ce "pays" qui attend les touristes. Ce "pays" en jachère où, dans les villas des lotissements en extension, Internet remplace désormais l'épicier qui faisait jadis sa tournée en klaxonnant à travers des hameaux pleins de vieux taiseux et de chiens tout en gueule. 
  Voilà, ça se passe par ici un jour brûlant de juillet. Plus tard, peut-être, je vous donnerai des nouvelles de par là-bas. C'est où par là-bas? C'est du côté de par ici. Si jamais, un de ces quatre, vous avez l'occasion, arrêtez vous quelques instants, on parlera un peu de Jaccottet. "Faites passer, disait la terre elle-même, ce matin-là, de sa voix qui n'en est pas une. Mais quoi encore? Quelle consigne?" (Juillet 2010). D.P.
 

    

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